Les enfants de Batna ville, venus nombreux vendredi dernier au théâtre, ont failli être émerveillés par le conte extrait des « Mille et Une Nuits » intitulé « Ali Baba El Kébir » (le grand Ali Baba, ndlr), n'etait la parcimonie qui a caractérisé le côté esthétique dont ont tant besoin nos chérubins. L'auteur et réalisateur, Fouad Leboukh, donne l'impression, dans cette nouvelle production du théâtre régional de Batna, que l'essentiel est dans la trame. Une focalisation qui, en quelque sorte, a voilé le reste. Les visées de l'auteur se sont entremêlées avec celles du réalisateur pour dévier la pièce du véritable objectif que doit s'assigner une telle comédie. Un conte merveilleux destiné aux enfants doit leur procurer de la joie et de l'enchantement. Tout simplement, leur offrir un moment de bonheur. Bien que le décor soit appréciable, l'éclairage, aurait dû être, dans cette optique, mieux exploité : diversifier les lumières et pourquoi ne pas faire appel aux techniques modernes tel que le laser, tant il s'agit de théâtre professionnel et non pas amateur. Le chorégraphe, Taoufik Bekhouche, justifie le manque de dynamisme dont devaient jouir les différentes scènes de la pièce, par des accidents survenus aux comédiens peu de temps avant cette première, les empêchant ainsi de fournir les efforts nécessaires et promet plus de mouvement aux prochaines représentations. Conscient de ce manque à gagner et louant l'intervention de critiques théâtrales, le réalisateur compte apporter des améliorations en vue du prochain festival du théâtre pour enfant. D'ici là, les comédiens ont besoin de multiplier les représentations, et pourquoi pas une fois par semaine, unique voie qui leur permettra de parfaire leur prestation. Non habitués à ce type de spectacle, les enfants ont passé une bonne matinée. Ils réagissaient avec le déroulement de la trame en applaudissant parfois ou en marquant des moments de silence ; ce qui dénote l'intérêt qu'ils recèlent pour ce type d'attractions. A noter que plusieurs d'entre eux sont repartis avec un certain goût d'inachevé, n'ayant pas pu percer le secret de la pièce. Ils auraient tous voulu monter sur scène pour voir de près les décors. C'est interdit, leur lançait une personne debout devant le rideau baissé.