El Watan montre la voie de la transparence. Le quotidien vient de rendre publics ses chiffres authentiques en matière de ventes. Ce ne sont pas des données qui résultent de sondages de complaisance ; elles sont, au contraire, des statistiques certifiées par un organisme sérieux et indépendant qui ne donne son cachet qu'à un organe de presse qui accepte de soumettre à son contrôle toute sa comptabilité, en l'occurrence OJD-France. Et le résultat de cet audit, communiqué lors d'une conférence-débat organisée hier à Alger, est impressionnant. Le quotidien diffuse et vend réellement une moyenne de 127 290 exemplaires par jour (exercice 2009). Le journal a réalisé, de l'avis de Philippe Rince, directeur adjoint de l'OJD-France, une croissance considérable en passant de 111 993 exemplaires/jour en janvier 2009 à 156 845 exemplaires/jour en décembre de la même année. Sur l'ensemble de l'année précédente, le quotidien El Watan a vendu près de 40 millions d'exemplaires (39 459 908 exactement). L'édition hebdomadaire du journal, El Watan Week-end a, elle aussi, réalisé un véritable boom. De 35 717 exemplaires/jour vendus dès sa création en mars 2009, El Watan Week-end a dépassé la barre des 117 000 exemplaires vendus par jour (117 927) en l'espace de 10 mois. « C'est une progression exceptionnelle », commente encore Philippe Rince, qui précise que la moyenne annuelle globale des ventes de cette édition est de 76 950 exemplaires. Analysant ces données, le directeur de l'OJD-France qualifie les résultats d'« impressionnants » car le journal a réalisé une progression. « Je suis vraiment impressionné car en France, la presse papier passe par une crise structurelle. Le marché français de la presse papier a enregistré une baisse de 4% en 2009 », a-t-il souligné. Intervenant à cette occasion, le directeur de publication du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, a affirmé d'emblée que la démarche de l'entreprise n'est destinée contre personne. « Nous sommes en pleine réforme, à tous les niveaux dont celui de la gestion et nous avons entrepris la démarche de nous adresser à l'OJD-France dans un souci de transparence vis-à-vis de nos lecteurs et de nos annonceurs », a-t-il déclaré. Faisant une rétrospective des réformes et des actions engagées par le journal pour améliorer sa qualité, M. Belhouchet a souligné l'importance d'une telle certification pour l'entreprise et ses journalistes. « C'est un pas strictement d'entreprise qui continue à évoluer, après 20 ans d'existence. C'est également une démarche professionnelle et technique qui vise à construire El Watan et permet une meilleure visibilité du travail des journalistes », a-t-il ajouté.L'OJD, rappelons-le, est une association professionnelle tripartite chargée du contrôle de la diffusion des médias. Elle regroupe les éditeurs, les annonceurs et les agences de médias. L'organisation certifie, selon des normes rigoureuses et strictes, la diffusion de tout organe de presse qui le souhaite. Le contrôle se fait, selon le responsable de l'OJD, annuellement. « Mais l'entreprise de presse peut faire deux déclarations par an. Toutefois, ses chiffres seront vérifiés », souligne encore Philippe Rince. Les éditeurs de presse, les universitaires et tous les présents ont salué l'initiative d'El Watan. Ils ont déploré, dans le même temps, l'absence d'un organisme similaire en Algérie. Beaucoup d'entre eux ont émis le vœu de voir l'Algérie se doter de ce genre d'organisation.