Pour la deuxième année consécutive, le onze sétifien boucle l'exercice les mains vides. Au grand regret des fans réclamant des changements et du sang neuf à tous les niveaux. En semant le vent, les «éminences grises» du club récoltent non seulement la tempête, mais mettent en péril l'existence même de l'ES Sétif, payant cash la mauvaise gestion et le désastreux casting de l'intersaison. Décrié dans nos colonnes, le recrutement en «vrac» a donné le coup de grâce à l'Aigle noir – qui a, faut-il le rappeler, dépensé une importante manne financière dans l'«embauche» des Redouani, Ferhani, Lakroum, Issalah, Draoui, Karaoui, Debbih, Boultif, Ghacha et Bouguelmouna, le malade imaginaire. Réalisés avant l'arrivée de Rachid Taoussi contraint de composer avec l'effectif monté par le «principal» recruteur du club, les gros investissements se chiffrant en milliards n'ont pas ramené les résultats escomptés. La valse des entraîneurs est l'autre goutte débordant un vase plein. Déboussolés par les changements de coach, les joueurs, échaudés par l'éternel problème des salaires impayés, éprouvaient des difficultés à s'adapter à une nouvelle méthode de travail. L'affaire Saad a pollué les vestiaires. Promis pour le mercato hivernal, l'axial, le demi-défensif et un attaquant d'un certain niveau n'ont pas été recrutés par Hamar, trouvant le moyen d'engager cet inconnu d'Ifiani payé pour ne rien faire. Appelé à la rescousse pour faire mieux que ses prédécesseurs, Nabil Neghiz a échoué dans sa mission. Appâtés par un chimérique «projet sportif», Taoussi puis Zekri se sont investis corps et âme. Les innombrables problèmes rencontrés en cours de route ont, le moins que l'on puisse dire, anéanti les efforts des deux hommes, contraints de jouer au pompier, au psychologue et à l'avocat du diable. Devant l'accumulation des problèmes de nombre de joueurs non payés et les éternelles interférences dans leur job, Taoussi et Zekri baissent les bras, quittent un navire chavirant dangereusement. L'humiliante élimination en demi-finale de coupe d'Algérie porte l'estocade. En perdant le dernier objectif de la saison, l'édifice fait de cartes s'écroule. Faute d'arguments, Hamar et son groupe, n'ayant toujours pas doté la «virtuelle» SSPPA d'un conseil d'administration, s'éclipsent, brandissent le récurrent refrain de la «démission en fin de saison», abandonnant ainsi l'Entente – qui est une institution – à des lendemains incertains. Pour moult raisons, la crise actuelle n'augure rien de bon à court et moyen termes pour l'Entente, qui se dirige tout droit vers le précipice. Avec le départ quasi certain de six joueurs – Zeghba, Djabou, Badrane, Djahnit, Bakir et Aïboud – en fin de contrat, la saignée est inévitable. Le prochain exode de nombreux cadres et pas des moindres est un signe avant-coureur d'un cataclysme ne disant pas son nom. Partie prenante dans cet imbroglio, les pouvoirs publics doivent réagir pour sauver ce qui reste à sauver. Eu égard à tout ce qui précède, la question «où va l'Entente» est le sujet de l'heure à Aïn Fouara…