Conservateur et restaurateur des biens culturels, spécialité sculpture, diplômé de l'Ecole supérieure de conservation et de restauration de la Catalogne, Hugo Quelart est revenu, dans une brillante démarche pédagogique, sur le projet initié par l'association Restauration sans frontières. Cette association active depuis quatre ans au niveau du musée Ahmed Zabana d'Oran. Elle dispense une formation au profit des étudiants des beaux arts d'Oran. Elle est financée par l'agence espagnole de coopération internationale pour le développement et par le ministère de la Culture algérien. Le conférencier a, d'emblée, précisé que le travail entrepris jusque-là vise à essayer de transmettre certaines connaissances et à collaborer avec certaines institutions. Depuis son lancement en 2007, le projet a formé quatre formateurs (deux pour chaque spécialité, pierre et peinture) et une restauratrice en pierre. Actuellement, une quarantaine de techniciens restaurateurs sont en cours de formation. Tout projet de restaurateur, dira Hugo Quelart, doit suivre six étapes fondamentales dans un procès de restauration standard : identification des œuvres, identification des altérations, évaluation de l'état de conservation, proposition de restauration et choix d'un critère à suivre pendant le procès, documentation des traitements rédigés et conclusion et conservation préventive. Les techniciens restaurateurs se doivent de noter ou de photographier les interventions. Ils ne doivent pas casser la stabilité des objets. L'utilisation de produits réversibles et compatibles avec les matériaux est préconisée sur des restaurations ayant provoqué des altérations sur la pierre. Le but de la restauration sur certaines pièces au musée d'Oran était d'améliorer l'identification des inscriptions libyques. Ainsi, dans la cour du musée Ahmed Zabana d'Oran, qui faisait office de réserve, il a été constaté que les objets exposés à la météorologie avaient subi les affres de la dégradation. Pour le spécialiste en restauration et en conservation, les agents atmosphériques et le mauvais stockage ont accéléré le processus naturel du vieillissement des pièces. Opération de sauvegarde Il a été décidé, alors, de déplacer les éléments dans l'enceinte du musée. Une proposition de restauration a été rédigée à partir des altérations et de la composition minérale de chacune des pièces. « Nous avons décidé de suivre un critère archéologique pour toutes les pièces historiques de valeur. » L'ensemble des opérations a été répertorié par écrit, dans une fiche technique de restauration : façon singulière de mieux comprendre l'évolution de la pièce. En outre, les étapes ont été photographiées et classifiées dans des fichiers infographiques. Il est à noter que depuis quatre ans, un nombre appréciable de pièces anciennes du musée Ahmed Zabana ont été restaurées, dont notamment des collections de tableaux, de céramiques et de stèles. En guise de conclusion, Hugo Quelart s'est dit satisfait et content à la fois d'avoir constaté que les élèves aient brillamment réussi la procédure de restauration et de conservation seuls, même s'il reconnaît que la méthodologie est longue contrairement aux travaux pratiques.