L'entreprise des transports de Constantine (ETC), qui a aussi à charge la gestion du téléphérique, s'est contentée de placarder une note aussi laconique que sibylline, informant son « aimable clientèle que les télécabines sont à l'arrêt pour travaux de maintenance à partir du 21 avril (dernier s'entend, ndlr) », sans plus. Les communiqués en direction des organes de presse ne font apparemment pas partie des programmes de l'entreprise. En effet, la presse écrite, plus que jamais diabolisée, en dépit de quelques parades (beaucoup plus des simagrées), lors de la Journée mondiale de la liberté d'expression, est, pour la plupart des organismes officiels, la dernière roue de la charrue. Plus encore, elle est persona non grata. La direction de l'ETC préfère donc laisser le champ libre à la rumeur, où chacun y va de son hypothèse, entre « panne électrique au niveau du moteur et problème de disponibilité de pièces », surtout que les télécabines avaient fait, il n'y a pas si longtemps, en février de l'année en cours, l'objet de travaux de « maintenance ». D'autres travaux donc, et pour une durée indéterminée, sont encore lancés, selon ce petit placard, dont les rédacteurs tiennent l'intelligence des citoyens en piètre estime, puisque, semble-t-il, des explications plus précises dépasseraient l'entendement de toute la population. Cette dernière est de nouveau désemparée, surtout après avoir entrevu une solution quasiment « miraculeuse » au problème plus qu'épineux du transport. « Ces télécabines ont résolu le problème du transport, tout en nous offrant la plus belle des promenades aériennes et une vue synoptique du Vieux Rocher », relève un usager, qui évoque, dans la foulée, le calvaire des taxis, interdits de stationner, condamnés à rouler indéfiniment ou à prendre les clients en catimini, comme des voleurs. N'est-il pas légitime pour les Constantinois de savoir ce qu'il en est au juste, s'agissant de grandes infrastructures réalisées avec l'argent du contribuable ? Pour l'histoire, une seule télécabine a coûté la bagatelle de 4,5 milliards de centimes ! Aujourd'hui, aucune solution en matière de transport n'est dégagée, ne serait-ce qu'à travers un renforcement sensible de bus et la création temporaire d'espaces de stationnement pour les taxis, en attendant la fin de ces travaux qui ne disent pas leur nom. « Nous avons un personnel spécialisé et bien rodé en matière de maintenance », nous avait confié, à l'époque (l'année écoulée), le chef d'exploitation de toutes les stations du téléphérique. Nous saurons également par ce dernier que les télécabines sont révisées, et régulièrement testées, une fois par semaine. Quel que soit le problème, il est du devoir des gens de la presse d'informer le citoyen, même si cela ne plaît pas, allez savoir pourquoi, à tout le monde. Par ailleurs, nos tentatives de voir les responsables de l'ETC pour de plus amples éclaircissements sur le sujet sont demeurées vaines.