Carl Medjani, à l'instar de nombreux autres joueurs formés en France, a opté pour l'Algérie. Quelques heures après l'annonce de sa convocation, El Watan a pris langue avec lui. Votre convocation a dû vous faire plaisir, d'autant plus que vous êtes « la surprise » promise par le sélectionneur Rabah Saâdane ? Effectivement, c'est une superbe surprise. Avoir la chance et le bonheur de participer à la Coupe du monde ne se présente pas à votre porte chaque matin. Pour être franc, je souhaitais faire partie du groupe Algérie pour la Coupe du monde 2010, mais sans trop me mettre la pression. J'y pensais depuis un bon moment. Pour une surprise, c'est une surprise. Je mesure ma chance par rapport aux joueurs qui n'ont pas été retenus. Je n'ai pas participé aux campagnes de qualification à la CAN et à la Coupe du monde 2010. A partir de quand avez-vous commencé à croire en vos chances d'être retenu ? Il faut savoir qu'il y a un bon moment que je figurait sur les tablettes du staff technique, comme l'ont signifié des membres de cette structure. Le sélectionneur m'a sollicité la semaine dernière et nous avons évoqué le sujet. A partir de là, j'ai commencé à nourrir l'espoir d'être retenu pour la Coupe du monde. Il semble que la visite effectuée à l'île de Beauté, la semaine dernière, par un membre du staff technique, ait scellé votre sort... Effectivement, j'ai reçu la visite de M. Zoheir Djelloul qui m'a supervisé à l'occasion de la rencontre Ajaccio-Metz. J'ai fourni un bon match et le reste a suivi. C'est une belle récompense pour vous qui avez galéré ces dernières saisons... C'est surtout la preuve qu'il ne faut jamais baisser les bras en football. Malgré les moments difficiles que j'ai traversés dans ma jeune vie de footballeur professionnel, je n'ai jamais renoncé à mon idéal de joueur, aller toujours plus loin et plus haut. Pourtant, au début de votre carrière, vous représentiez l'avenir de l'équipe de France dont vous étiez le capitaine des différentes sélections de jeunes... C'est la preuve qu'en football tout change très vite. J'ai fait toutes mes classes avec les sélections de France, dont j'étais le capitaine d'équipe. A 18 ans, j'ai quitté Saint-Etienne pour Liverpool. Le Français Gérard Houiller me voulait dans l'effectif des Reds. Au bout d'une année, il est parti et lorsque Raphaël Benitez est arrivé aux commandes, je ne faisais plus partie de ses plans. C'est une période difficile que j'ai surmontée. Le retour en France a-t-il été difficile ? Il fallait tout refaire et (presque) repartir à zéro. Je travaille dur pour retrouver le haut niveau. Aujourd'hui, enfin, je commence à récolter le fruit de mon labeur. C'est la récompense d'un travail quotidien. Je ne compte pas m'arrêter là. Ni en club ni en sélection. Justement, en parlant de sélection, vous nous donnez l'occasion de vous demander ce que vous connaissez du football algérien et de l'équipe nationale... Je connais le football algérien à travers les articles de presse et surtout ce que me disaient Ziani, Saïfi, Mansouri et Meniri, tous des joueurs algériens avec qui j'ai évolué en France.Grâce à eux, j'ai attrapé le virus des Verts. Karim Ziani m'a offert un maillot de l'équipe d'Algérie. Lors du stage en Suisse, n'allez-vous pas avoir de problème d'intégration dans le groupe ? Pas du tout. Je connais presque tous les joueurs. Nous avons fréquenté, longtemps, les sélections françaises, on se connaît et on s'apprécie sur et en dehors du terrain. Avez-vous suivi des matches de l'équipe d'Algérie ? J'ai vu beaucoup de matches cette année, et plus particulièrement ceux contre l'Egypte au Caire et à Khartoum, sans oublier la CAN. êtes-vous déjà venu en Algérie ? Pas encore. J'avais réservé mes billets de voyage pour le 15 mai et, à présent, je suis obligé de reporter le voyage à cause de ma convocation en équipe d'Algérie. Ce n'est que partie remise. Mon père est originaire de Béjaïa et j'ai de la famille à El Harrach, à l'instar de mon cousin Azziz qui m'aide beaucoup.