Le prix de l'électricité produite à partir de l'énergie solaire dans les wilayas du Sud sera soutenu par l'Etat, malgré le coût élevé de cette énergie renouvelable. C'est ce qu'a affirmé, jeudi, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. « Le prix de l'électricité produite à partir de l'énergie solaire ne changera pas grâce au soutien de l'Etat et à la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables », a rétorqué le ministre à une question d'un membre du Conseil de la nation. La population appréhendait une éventuelle augmentation des tarifs de l'électricité générée par l'énergie solaire, notamment en raison du coût faramineux que nécessite l'exploitation et la production de ce type d'énergie. La production de l'électricité à partir de l'énergie solaire concernait à ce jour une vingtaine de localités de l'extrême Sud et 16 wilayas en attendant sa généralisation à d'autres régions, a-t-il ajouté. Les énergies renouvelables pourraient contribuer dans la production de l'énergie en Algérie à hauteur de 5% en 2017 et de 35% en 2040. « Nous sommes conscients que les hydrocarbures sont une richesse qui s'épuisera à long terme, c'est pour cela que nous œuvrons sérieusement à diversifier la production d'électricité à partir des énergies solaire et éolienne », a fait savoir le ministre. Avec ses 3500 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie est l'un des pays les plus riches en potentiel énergétique renouvelable au monde. En 2007, la réalisation d'une station de production d'électricité à partir de l'énergie solaire et du gaz de Hassi R'mel, a été confiée à la société espagnole Abenar, en partenariat avec la nouvelle compagnie algérienne d'énergie, Neal (New Energy Algeria). Devant être opérationnelle en août prochain, cette centrale hybride, d'un coût de 350 millions d'euros, va produire 150 mégawatts d'électricité. Selon les experts, il s'agit de la première centrale à combiner turbines à gaz et à vapeur avec l'énergie solaire. L'ouvrage devrait permettre d'exporter 6000 mégawatts d'énergie solaire en Europe d'ici 2020, soit 1/10e de la consommation actuelle d'électricité de l'Allemagne. Trois autres centrales doivent compléter ce projet pilote qui s'étendra sur une superficie de 152 hectares. En janvier 2010, le groupe français Vergnet a été retenu par la Compagnie de l'engineering de l'électricité et du gaz (CEEG), filiale du groupe Sonelgaz, pour la réalisation de la première ferme éolienne en Algérie, d'une puissance de 10 MW à Adrar (sud-ouest). Toujours dans le cadre du plan national de soutien aux énergies renouvelables, le département de Khelil a mis en place un fonds national des énergies renouvelables. Celui-ci procède à des retenues de 0,5% des recettes fiscales pétrolières pour le financement de ces projets.