Le projet Desertec est en cours d'examen au niveau du département de l'Energie te des Mines. C'est du moins ce qu'a indiqué M. Chakib Khelil qui répondait jeudi aux questions des membres du conseil de la nation. Le projet qui associe le premier groupe privé algérien Cevital semble avancer. Il faut savoir dans ce contexte que le ministre de l'Energie te des mines avait indiqué il y a quelques mois, que le gouvernement algérien attendait de voir les propositions de la fondation Desertec avant de se prononcer sur le projet, ce qui semble être chose faite. L'agenda de Desertec prévoit de fournir d'ici trois ans des " plans d'investissement réalisables" pour la création de ce réseau de centrales solaires, avec comme projection un investissement de 400 milliards d'euros. L'objectif est de couvrir à terme 15% des besoins énergétiques de l'Europe et une grande partie de ceux des pays producteurs. Il s'agit de construire une trentaine de centrales thermiques (et non photovoltaïques) dans le Sahara, lesquelles pourraient fournir, dans un délai de 40 ans, environ 15 % de l'énergie consommée par les Européens. Dix-sept partenaires industriels ont uni leurs forces dans le projet Desertec, soutenus par le gouvernement allemand, l'Union européenne et Greenpeace. Le ministre a également indiqué jeudi que le prix de l'électricité produite à partir de l'énergie solaire dans les wilayas du sud sera soutenu par l'Etat en dépit du coût élevé de cette énergie renouvelable. M. Khelil a indiqué que "le prix de l'électricité produite à partir de l'énergie solaire ne changera pas grâce au soutien de l'Etat et la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables". Présentant le bilan du plan national de soutien aux énergies renouvelables, M. Khelil a rappelé, à cet effet, la réalisation d'une station de production d'électricité à partir de l'énergie solaire et du gaz à Hassi Rmel devant produire cette année 150 mégawatts d'électricité ainsi que le lancement d'un projet de production d'électricité éolienne avec une capacité de 10 mégawatts dans la wilaya d'Adrar. Le ministre a salué le fonds national des énergies renouvelables qui procède à des retenues de 0,5 % des recettes fiscales pétrolières pour le financement de ces projets, ajoutant que le projet de réalisation d'un institut de développement des énergies renouvelables aura un rôle important dans ce domaine. Le ministre a rappelé, en outre, que la production de l'électricité à partir de l'énergie solaire concernait actuellement une vingtaine de localités à l'extrême sud et 16 wilayas en attendant sa généralisation dans d'autres régions. M. Khelil a indiqué que les énergies renouvelables pourraient contribuer dans la production de l'énergie en Algérie à hauteur de 5 % en 2017 et de 35 % en 2040. Le ministre a précisé que "nous sommes conscients que les hydrocarbures sont une richesse qui s'épuise à long terme, c'est pour cela que nous oeuvrons sérieusement à diversifier la production d'électricité à partir des énergies solaire et éolienne". Notons que le prototype du premier panneau solaire photovoltaïque ''made in Algeria'' sortira en juin prochain des laboratoires de l'Unité de développement de technologie du silicium (UDTS) en partenariat avec le Centre de développement des énergies renouvelables de Bouzaréah. La fabrication en Algérie des panneaux solaires photovoltaïques, après le lancement de ce prototype, devra permettre aux utilisateurs d'acquérir ces équipements à un prix allant entre 15.000 et 25.000 DA l'unité contre un coût à l'importation de 50.000 DA l'unité. Il convient de rappeler aussi que le groupe Sonelgaz a engagé un programme ambitieux dans le photovoltaique. Il s'agit d'un programme d'électrification des zones du Grand Sud algérien par des systèmes photovoltaïques, de près de 10 millions d'euros. Citons, entre autres, le projet de construction d'une usine de fabrication de modules photovoltaïques. La date de production de l'usine est prévue au plus tard pour le mois de septembre 2012. Notons, d'un autre côté, que le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) a réalisé un travail indispensable pour la promotion des énergies renouvelables, un projet qui occupe une place prépondérante dans le programme du gouvernement. Ainsi, une cartographie des énergies renouvelables a été établie . Un travail qui permettra à l'Algérie d'identifier les gisements, les quantifier, notamment pour ce qui est des énergies solaire et éolienne.