La section de Toulon de la Ligue française des droits de l'homme a saisi Hubert Falco, maire de cette ville du sud de la France et également secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, pour lui rappeler « l'autre 8 Mai 1945 », marqué par le massacre de milliers d'Algériens à Sétif, Guelma et Kherrata, notamment. « Vous allez, ce 8 mai, célébrer le 65e anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie. L'armée française, qui a libéré la France, en commençant par Toulon en août 1944, comportait de nombreux combattants coloniaux – notamment des Algériens – dont beaucoup perdirent la vie au cours de cette guerre », écrit cette section dans une correspondance cosignée par plusieurs associations de la région. « Le 8 Mai 1945, on fêta la capitulation allemande. Alors que Paris était en délire ; à Sétif, une manifestation de nationalistes algériens fut réprimée dans le sang », rappellent les signataires de la lettre, qui ont décrit les circonstances du déroulement des massacres et la « brutalité extrême de la répression, faisant des dizaines de milliers de victimes algériennes dans l'Est algérien, à Sétif, Guelma et Kherrata, pour une centaine de morts européens ». L'ONG française a rappelé aussi qu'en avril 2008, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, a reconnu à Guelma la « très lourde responsabilité des autorités françaises de l'époque dans ce déchaînement de folie meurtrière », alors que dans son discours prononcé à Constantine, le 5 décembre 2007, le président Nicolas Sarkozy a évoqué « le système colonial (...) injuste par nature » et qui « ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d'asservissement et d'exploitation ». Dans ce sens, les signataires de la lettre ont appelé le secrétaire d'Etat français à « amplifier, à l'occasion de cette commémoration, les efforts de vérité de notre pays sur son passé colonial », soulignant également que « la France a du mal à assumer cette page de son histoire ». La section de Toulon de la LDH a tenu, dans le document, « à rappeler les deux aspects de la journée du 8 Mai 1945 » et annoncé qu'elle « s'associera notamment à l'hommage que le peuple algérien rendra aux victimes de ces massacres ».