Ce sont des agriculteurs désappointés qui nous ont exprimé leur forte inquiétude devant le spectre de la sécheresse qui plane sur leurs plantations. «Nous avons beau croire les promesses des responsables qui n'ont cessé d'affirmer que, dès que la ville de Relizane sera approvisionnée en eau dessalée, les eaux superficielles accumulées dans le barrage seront réservées au périmètre irrigué de la Mina, et le volume consacré aux rotations de la campagne sera revu à la hausse. Mais en réalité, rien de tout cela n'a eu lieu», a souligné un des agriculteurs avec amertume. «Nous sommes sérieusement préoccupés par le manque d'eau pour nos jeunes plants», a signifié un autre, en précisant que «les récurrentes visites des ministres des Ressources en eau et leurs engagements à booster les potentialités agricoles de la région avec l'extension des périmètres irrigués a poussé les opérateurs du créneau à multiplier leurs efforts et à procéder à des mises en sol de milliers d'arbustes fruitiers, entre autres, l'oranger, l'olivier et le grenadier, des espèces très réussies dans la localité de Oued Djemaâ, mais voilà que toutes leurs assurances sont tombées à l'eau, puisque l'Office national des irrigations et des drainages (ONID) n'a pu réserver à ces étendues plus de 10 millions de m3 pour le premier cycle d'irrigation, un volume ne pouvant répondre à nos aspirations, surtout lorsqu'on sait qu'ils sont des milliers de jeunes plants qui sont venus renforcer ceux qui existaient déjà». Un autre renchérit : «Devant ce stress affiché par les avertis du secteur de l'agriculture, nous avons saisi le directeur de l'ONID, mais ce dernier a refusé toute déclaration et nous a orientés vers la direction des ressources en eau». A cet effet, l'on apprend que le niveau du barrage Es-Saâda (Sidi M'hamed Benouda) à partir duquel la région d'Oued Djemaâ est irriguée, se situe au seuil de 53 millions de m3 et que le chef-lieu de wilaya est totalement alimenté à partir du réseau de l'eau dessalée, avec une moyenne de 29 000 m3. C'est ce contraste qui gêne les agriculteurs. «La dernière saison, avant même le raccordement de Relizane au MAO, on nous a libéré 10 millions de m3, mais, cette saison, la situation devait s'améliorer», a souligné un des opérateurs du secteur en lançant : «Ou bien Relizane n'est pas approvisionnée à partir du MAO, ou alors, on ne se soucie pas de l'impact négatif de ce déficit sur le processus d'évolution de nos plants».