Les journées du film francophone se sont invitées cette année à Béjaïa. Autrement, la tradition est de mise à Oran, Alger et Constantine, villes où existe le centre culturel français (CCF). Car le festival puise essentiellement dans la filmothèque de l'institution française. L'édition de Béjaïa, organisée par la maison de la culture, a été, quant à elle, rendue possible grâce à la collaboration de nombreuses chancelleries étrangères, principalement l'ambassade du Canada qui a fourni les films. Des titres choisis dans une thématique variée, allant de la fiction dramatique au film documentaire. Des films tous pas vieillots. En tout, dix séances sont prévues. Le programme qui a été prolongé jusqu'au 6 mai a ouvert, règle de bienséance oblige, sur un film québécois, C'est pas moi, je le jure ! Une comédie dramatique de Philippe Falardeau, qui a reçu l'Ours de cristal et le Grand prix pour le meilleur film au festival de Berlin, en 2008. Le scénario tourne autour du petit Léon qui joue l'incorrection et simule des tribulations après une enfance déchirée par une mère qui se libère du paternel auprès de qui elle étouffe. Un franc succès a été remporté lors du festival par deux projections Carbone ennemi public n°1 et Le silence de la forêt. Le premier est un film documentaire, une coréalisation franco-grecque de Stéphen Poulle et Nikolas Koutsikas. Le synopsis traite d'une thématique d'actualité : sur fond du réchauffement climatique, simulation d'une catastrophe évitée. Le second met à l'honneur la production africaine. Réalisateurs : Didier et Bassek Ba Kobhio, respectivement du Cameroun et de la République centrafricaine. Dans cette fiction, un inspecteur des écoles, sidéré par la société dite officielle et émancipée, abandonne tout et part en forêt où il démarre une nouvelle expérience avec des populations encore primitives. Une alphabétisation des « sous-hommes » qui, au retour, lui dévoilera une vérité : le vrai sens du bonheur. Vendredi matin, une place a été faite aux enfants, avec la projection du film d'animation suisse Max et Co. Mardi après-midi, le festival s'est convié au traditionnel ciné lycée avec le film documentaire Slam, ce qui nous brûle, du Français Pascal Tessaud, qui fait découvrir les courants de la société à travers les portraits croisés de quatre slameurs, à l'arrière-plan, un voyage initiatique. Relevons la qualité des films qui a fait que le public a été au rendez-vous. La seule fausse note aura été, l'ont fait remarquer beaucoup de cinéphiles, l'absence des réalisateurs à l'événement, ce qui a déprogrammé les débats.