Une semaine après sa mise en service et une fois passée la joie des premiers jours de l'Aïd El Fitr, de nombreuses lacunes ont fait leur apparition, lors de l'exploitation commerciale de la ligne, notamment sur l'extension entre la station de Zouaghi et celle des Quatre Chemins. Des citoyens de la nouvelle ville Ali Mendjeli, qui ont pris contact avec El Watan, déplorent l'anarchie totale qui règne aux Quatre Chemins, face au nombre impressionnant des passagers qui prennent d'assaut les rames, notamment lors des heures de pointe. «Cette situation est devenue insupportable dans des rames surchargées, où le trajet depuis les Quatre Chemins jusqu'à Benabdelmalek est devenu infernal, on est obligés de rester debout dans une cohue indescriptible, où on respire difficilement», déplore Cheraz, médecin exerçant à Constantine. «C'est le même scénario qui se répète chaque jour, il nous arrive parfois d'attendre dans une longue file avant de pouvoir embarquer, c'est un véritable calvaire pour les travailleurs et surtout les jeunes collégiens appelés à passer le BEM, je me demande pourquoi la Setram n'a pas renforcé le tramway par de nouvelles rames comme on nous l'a promis, ce qui aurait permis de satisfaire une demande très importante», affirme un habitant d'Ali Mendjeli. Cette situation d'anarchie semble profiter à certains énergumènes, qui s'adonnent à des pratiques pour le moins insolites, qu'on croyait disparues. Selon plusieurs témoignages qui nous ont été rapportés hier, des personnes indélicates pointent devant les guichets de vente des tickets au terminus des Quatre Chemins pour en acheter une quantité importante. Une fois le tramway arrivé et devant la détresse des passagers retardataires, craignant de ne pouvoir acheter leurs tickets, ils leur proposent de les revendre à 70 DA l'unité, soit une différence de 30 DA. Du jamais-vu depuis le lancement de ce mode de transport à Constantine. «J'appelle les autorités à intervenir et à trouver des solutions immédiates à cette situation qui prend les allures d'un cauchemar, on a vraiment attendu longtemps pour voir l'ouverture de cette ligne, mais finalement on a commencé à déchanter, alors qu'en sera-t-il lorsque le tramway sera étendu à l'université Abdelhamid Mehri», déplore une dame. Par ailleurs, des habitants de la cité Zouaghi se plaignent aussi des rames qui arrivent bondées de monde, où il est difficile de trouver une place pour rejoindre le centre-ville, notamment en début de matinée.