Venus de Skikda, de Hamrouche Hammoudi et même de Collo, des dizaines de citoyens se sont rassemblés hier devant le siège de la wilaya, avec l'espoir de rencontrer le wali pour lui faire part de leur galère, concernant le logement. Il y avait les souscripteurs du projet de 114 logements LPA de la briqueterie, qu'on ne cesse de faire courir depuis le lancement de leur projet en 2012. «Contractuellement, on devait disposer de nos logements au mois de juin 2017. Un second délai nous a été donné pour le mois de mai 2018 et on attend toujours», témoignent les souscripteurs concernés en expliquant : «Même si les travaux ont été pratiquement achevés, nos immeubles ne sont toujours pas raccordés aux réseaux du gaz, d'électricité et de l'assainissement. La multiplicité des intervenants et la bureaucratie aidant, on n'arrive toujours pas à voir le bout du tunnel.» Il y avait aussi des souscripteurs du projet LPP de Bouzaâroura, qui sont venus clamer leurs droits. Leur situation est tout aussi contraignante et tout aussi complexe «On a déboursé plus d'un milliard de centimes pour nos logements, mais nous n'arrivons toujours pas à en disposer, du moins pour les 180 achevés sur un ensemble de 590 unités. Les acquéreurs des 180 logements achevés réclament leurs clés, Barakat ! et nous attirons l'attention des responsables que l'état des logements achevés n'est pas au diapason des normes de logements valant plus d'un milliard». En plus de cette doléance, les souscripteurs se sont également posé des questions quant au devenir des logements non encore achevés : «On s'est rendu compte que ces logements, dont le taux d'achèvement est de 60 %, présentaient un sérieux problème de nivellement, ce qui risque de poser de grands soucis pour le fonctionnement des réseaux.» Des habitants des bidonvilles de Hamrouche Hammoudi et de Bouabbaz étaient, eux aussi, présents dans ce rassemblement. Un habitant du bidonville de Hamrouche Hammoudi explique: «En 2008, on était venus nous recenser, et depuis, personne ne s'est inquiété de notre sort. On a rencontré le chef de daïra de Skikda, dont nous dépendons, mais on n'a eu que des promesses. En 2008, on n'était que 400 habitants dans ce bidonville, aujourd'hui, ce nombre a plus que doublé et on continue encore d'élever des gourbis, profitant du hirak et du blocage de l'APC de Hammadi Krouma, chef-lieu de commune.» Pour les habitants du bidonville de Bouabbaz, dans la ville de Skikda, ils sont 70 à avoir été «rayés de la liste des bénéficiaires suite à de soi-disant recours», affirment-ils. «On est venus raser nos gourbis lors de l'opération de relogement ayant concerné ce bidonville en 2014. On a protesté et certains de nous ont même été incarcérés. On avait alors présenté tous les documents qui attestent que nous étions éligibles. Nous disposons même d'un écrit signé par l'ancien secrétaire général de la wilaya, où il atteste que nous méritons légalement un logement, seulement depuis, on est restés sans toit». Pour les habitants de la ville de Collo, ils étaient cinq à venir exprimer leur colère. «On nous a rayés de la liste des bénéficiaires du quota de logements distribués récemment à Collo, au motif qu'on ne le méritait pas, alors que cette liste, et tout Collo le sait, comprend plusieurs personnes qui ne sont nullement dans le besoin. Nous sommes ici pour tenter de faire part au wali des conditions difficiles dans lesquelles nous vivons».