En cette fin de saison, les langues commencent à se délier sur « des affaires pourries que la ligue régionale a couvertes », dénonce un président d'un club de Régionale II qui se déclare « victime des pratiques arbitraires et scandaleuses érigées en système du côté du boulevard Amirouche (siège de la ligue régionale d'Alger) ». Un observateur, très proche de la ligue, note : « Il y a eu de multiples abus cette saison. A plusieurs reprises, la structure a bafoué les règlements pour ne pas dire plus. » Et de citer un cas précis qui prouve « le degré d'implication de la ligue dans les multiples dépassements enregistrés au niveau de la LRFA dénoncés par les clubs, mais restés lettre morte à cause de la violation, par la ligue, de ses propres règlements. Il s'agit de l'affaire FCH - ECOS (Régionale II) ». Cette rencontre de la phase aller s'est disputée le 18 décembre 2009. A l'issue du match, l'arbitre transcrit sur la feuille de match le nom d'un joueur qui l'a agressé. Les deux clubs et l'arbitre quittent le stade avec la même copie de feuille de match. Quelle ne fut la surprise du FCH (El Harrach) lorsqu'il a pris connaissance, quelques jours plus tard, du nouveau contenu porté sur le verso de la feuille de match où un texte a été rajouté pour « absoudre » l'agresseur. Dans ce cas, il ne s'agit pas d'une falsification du document officiel, dans la mesure où l'article 56 alinéa 4 des règlements généraux du championnat amateur précise : « Tout fait omis par l'arbitre directeur sur la feuille de match ou ayant eu lieu après la remise de celle-ci doit faire l'objet d'un rapport complémentaire et porté par la ligue à la connaissance des clubs concernés dans les 48 heures. » Dans tous les cas de figure et en admettant que l'arbitre s'est initialement trompé sur l'identité de son agresseur, il ne peut rectifier le tir que sur son rapport établi après le match. Après la remise de celle-ci aux deux clubs, nul, ni lui ni tout autre partie, n'a le droit d'ajouter une ligne. Alors, qui est l'auteur du rajout sur la feuille de match (dont une copie a été remise à la rédaction), si ce n'est la ligue elle-même ? C'est une falsification et une grande dérive qui ne doivent pas rester impunies. C'est le système Boulefat. Les prochains jours apporteront d'autres affaires qui éclaboussent la ligue régionale d'Alger. Depuis quelques heures, la rédaction croule sous les « dossiers qui ternissent gravement l'image du football », soulignent des dirigeants victimes « des abus de ceux-là mêmes que nous avons élus pour diriger loyalement la ligue ». Affaire à suivre.