Dès la fin de son cursus à l'école d'art dramatique de Bordj El Kiffane, Lakhdar Mokhtari travaillera aux TRCA (Annaba, Constantine) avant de larguer les amarres au TR d'Oran. Là, il jouera dans plusieurs pièces sous la direction de feu Abdelkader Alloula et d'autres metteurs en scène. Il quittera l'Algérie en 1994. Vous retournez à Maghnia, votre ville natale, et vous n'oubliez jamais Oran, votre ville d'adoption. Il faut dire que vous n'avez jamais coupé les ponts avec votre pays… Je suis né et j'ai vécu en Algérie, mon pays que j'aime. J'habitais et je travaillais à Oran, une partie de ma famille est restée à Maghnia, ma ville natale. J'ai sillonné le territoire national pour le théâtre et le cinéma mais, à un certain moment, les circonstances ont voulu que j'aille vers d'autres horizons, la France, comme vous le savez, mais je ne rate aucune occasion de retourner auprès des miens. Une fois dans l'Hexagone, vous êtes resté fidèle au quatrième art en continuant à créer et à jouer. Vous avez même été primé. En effet, j'ai été l'assistant de Mohamed Hondo dans « La guerre des 2000 ans » de Kateb Yacine, une création qui a obtenu un énorme succès en France. J'ai également fait un montage des œuvres (la célèbre trilogie) de Alloula en son hommage au centre culturel algérien de Paris. J'ai aussi joué au théâtre du Soleil dans la pièce de Mohamed Kacimi, d'après une mise en scène d'Ariane Mnouchkine. Et puis, en 2007, j'ai été lauréat de l'association Beaumarchais pour ma pièce « La dernière danse des morts ». Dernièrement, j'ai fait les dialogues en arabe et le sous-titrage du « Prophète » de Jacques Audiard. Nous savons que, pendant votre séjour en Algérie, vous avez justement proposé votre pièce « La dernière danse des morts » à des théâtres, non ? C'est vrai et ce n'est pas un secret. Je l'ai, en effet, proposée à des théâtres régionaux ici en Algérie et je vous informe que je l'ai proposée, aussi, en France.