Des dizaines de citoyens, de la commune de Haizer dans la wilaya de Bouira, ont investi, ce mardi, et ce, pour la deuxième journée consécutive, la rue pour exiger la libération des dix-sept manifestants dont trois personnes, sont originaires de leur localité, incarcérés à la prison d'El Harrach, pour avoir brandi le drapeau Amazigh, à l'occasion de la marche de vendredi dernier à Alger. Les mis en cause sont poursuivis pour les deux chefs d'accusation de » port de l'emblème autre que le drapeau national et atteinte à l'unité nationale ». Décidée à l'issue de l'assemblée générale tenue, hier, à l'initiative de la société civile, une marche de protestation a été organisée depuis le carrefour reliant la RN33 et la RN05, appelé communément le carrefour de Haizer, au siège de la wilaya, en marquant une halte devant la Cour de Justice. Le chef-lieu communal de Haizer a été paralysé par une grève générale des commerçants qui ont répondu à l'appel de la société civile. Encore des interpellations Des étudiants du campus universitaire Akli Mohand Oulhadj ont décidé de marcher aux côté des citoyens, et ce, en guise de soutien et de solidarité. La foule qui a déployé en force l'emblème Amazigh a scandé des slogans hostiles au régime. » Pouvoir assasin » « Ulac Smah Ulac ». Des membres des familles des détenus « injustement » envoyés à la prison, ont pris part à la marche encadrée par un dispositif impressionnant de services de police. « Libérez les détenus » Mazalar dhimazighen. Nous sommes des amazigh », ont-ils scandé. La manifestation d'aujourd'hui a suscité l'adhésion de plusieurs personnes qui ont fait le déplacement depuis les communes environnantes. » C'est une provocation. Nous devons tous dénoncer ce nouveau mode opératoire mis en place par les tenants du pouvoir visant à nous dévier de notre principale revendication à savoir le changement radical du système. Envoyer des personnes innocents à la prison pour avoir portés des drapeaux berbère est une honte pour la justice de notre pays » dit averti un manifestant. Arrivés à hauteur du campus universitaire, un automobiliste fonce directement dans la foule. Un carnage a été évité de justesse. Minute de silence à la mémoire des victimes du Hirak Les élus des deux partis de l'opposition, le Rassemblement pour la culture et la démocratie ( RCD) et du front des forces socialistes (FFS), ainsi que d'autres élus des autres formations politiques ont observé a l'occasion des travaux d'une session de l'APW, une minute de silence à la mémoire des victimes du Hirak, à l'image de kameleddine Fekhar et aussi à la mémoire du chantre Kabyle Lounes Matoub, avant de quitter la salle pour rejoindre la manifestation citoyenne décidée pour exiger la libération des détenus. Les manifestants ont aussi observé un rassemblement de protestation devant le siège de la sûreté pour exiger la libération de deux manifestants pour » port de l'étendard amazigh ». Les deux personnes ont été, selon nous sources, interpellés ce mardi, par des policiers en civil. Provocation.