Les slogans habituels ont été scandés par les manifestants Les marcheurs, comme un seul homme, ont observé une minute de silence à la mémoire du militant des droits de l'homme. Une minute de silence a été observée à la mémoire de Kamel-Eddine Fekhar par les milliers de manifestantes et de manifestants qui ont marché, hier, dans la ville de Tizi Ouzou pour le 15e vendredi consécutif. En effet, à 15 heures, les marcheurs, comme un seul homme, ont observé une minute de silence à la mémoire du militant des droits de l'homme Kamel-Eddine Fekhar décédé la semaine dernière après l'observation d'une grève de la faim. C'est donc une marche dédiée entièrement, ou presque, à la mémoire de Kamel-Eddine Fekhar qui a eu lieu à Tizi Ouzou, hier. Les manifestants, des milliers, encore une fois, ont bravé aussi bien la fatigue engendrée par le jeûne que la chaleur relative d'hier pour battre le pavé inlassablement dans une ville, connue pour sa fidélité à tous les combats justes. Comme chaque vendredi et ce, depuis le 22 février 2019, les Tizi Ouzéens ont continué leur périple pour exiger encore une fois le départ de tous les symboles de l'ancien système, dont les fameux trois «B». Les slogans habituels ont été de ce fait scandés par les manifestants qui se sont regroupés d'abord par milliers devant le portail d'accès principal au campus universitaire de Hasnaoua, avant d'entamer la marche, en escaladant la côte qui mène vers le stade du 1er Novembre, puis parcourant les trois boulevards portant fièrement les noms de trois valeureux martyrs de la guerre d'indépendance: Ahmed Lamali, Abane Ramdane et Larbi Ben M'hidi. Encore une fois, les manifestants de Tizi Ouzou ont rejeté toute offre de dialogue avec les fameux «B». Si dialogue il devrait y avoir, il faut qu'il soit mené avec des figures nouvelles qui n'ont pas dirigé le pays avec l'ancien système, a exigé la majorité des manifestants ayant pris part à la marche d'hier dans la capitale du Djurdjura. Des slogans comme «klitou leblad ya sarraqin», «pouvoir assassin», «ulac smah ulac», «ulac lvot ulac» (en référence au rejet de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain), «Système, dégage», «Anwa wigi, dimazighen», «libérez l'Algérie», etc. ont été scandés à tue-tête tout au long du trajet qu'ont emprunté les manifestants dont l'esprit pacifique est resté intact et n'a été altéré par aucun incident, aussi infime soit-il. De même que des mots d'ordre similaires et d'autres exigeant la libération de tous les détenus d'opinion actuellement en prison en Algérie ont été mis en avant. Des centaines de portraits de Kamel-Eddine Fekhar étaient d'ailleurs brandis par les manifestants à Tizi Ouzou. Les slogans inhérents à la mort de Kamel-Eddine Fekhar étaient aussi mis en avant comme: «Exigeons la vérité sur les circonstances du décès de Kamel-Eddine Fekhar», «L'injustice et la mort ne doivent pas prendre le dessus sur la vérité», «Ce n'est ni un accident ni un hasard», «Combien de morts faudra-t-il encore pour que cesse l'acharnement juridique?», «Kamel-Eddine Fekhar, ton combat continue pour la liberté», «Arrêtez vos crimes», «Fekhar a été victime de l'acharnement des autorités», etc. La dispersion des manifestants s'est effectuée dans le calme à hauteur du carrefour Matoub-Lounès.