Plus d'un millier de personnes ont répondu, hier, à la marche, organisée par le Mouvement de l'autodétermination de la Kabylie (MAK) à Béjaïa à l'occasion de Yennayer. La procession humaine s'est ébranlée à 11 heures du campus de Targa-Ouzemmour pour se diriger vers la place Saïd-Mekbel en scandant des slogans favorables à "l'autodétermination du peuple kabyle". "Kabylie indépendante", "Algérie coloniale", "Pouvoir assassin !", ont été autant de mots d'ordre scandés par les manifestants tout en brandissant des drapeaux kabyles et amazighs et des banderoles sur lesquelles ont été transcrits : "Pour l'autodétermination du peuple kabyle", "Pour la libération de Kamel Eddine Fekhar et tous les détenus d'opinion du M'zab". Arrivés à la place Saïd-Mekbel, les marcheurs, après avoir écouté l'hymne national du MAK, ont improvisé une prise de parole. C'est le secrétaire général du MAK, Farid Djennadi qui a eu à réitérer les revendications chères au mouvement de Ferhat Mhenni, à savoir "l'indépendance de la Kabylie" et "l'autodétermination du peuple kabyle", avant que la foule ne se disperse dans le calme. Peu avant, c'est le Forum socialiste qui, de son côté, a observé un rassemblement sur la place Saïd-Mekbel. Dans une prise de parole devant une trentaine de militants, l'ex-député du FFS, Khaled Tazaghart a plaidé pour la promulgation d'un décret présidentiel consacrant Yennayer comme fête nationale et exigé un autre décret relatif pour consacrer le statut de martyrs aux victimes des événements de 1963. Abordant l'avant-projet de loi sur la révision de la Constitution qu'il a qualifié de "Constitution de la honte", l'orateur a appelé à la dissolution de l'APN et le retour à une Assemblée constituante. Le dissident du FFS a également appelé au rassemblement des forces démocratiques puisque, selon lui, elles ont le même projet, celui de la "démocratisation du pays". La veille, dans la nuit de lundi à mardi, des centaines de personnes, en majorité des étudiants, ont improvisé une marche dans les rues de Béjaïa pour célébrer le nouvel an berbère. La marche a été improvisée après minuit depuis le campus de Targa-Ouzemmour versla rue de la Liberté sous les acclamations de la foule, qui a scandé : "Mazalagh dhimazighen",(nous sommes toujours des Amazighs) et d'autres slogans hostiles au pouvoir. Rejoints par d'autres étudiants, les manifestants qui brandissaient des drapeaux aux couleurs de l'emblème amazigh, ont, par la suite, pris la direction des résidences universitaires, situées au quartier Seghir sous un concert de klaxons et des youyous, avant de se disperser. H. Kabir