Les terroristes ont choisi le show en visant hier une patrouille sur l'angle de l'avenue de France et de la rue Charles de Gaulle, une zone très fréquentée par les Tunisois et les touristes. L'autre cible a été la Brigade antiterroriste d'El Gorjani, le quartier général de la lutte contre le terrorisme en Tunisie. Les terroristes voulaient dire qu'ils peuvent frapper aux centres névralgiques de Tunis. Les faits Longue de 200 mètres entre l'Avenue Bourguiba et l'entrée de la vieille ville de Tunis, l'avenue de France est l'une des artères les plus animées de Tunis. A 10h55, c'est une heure de grande affluence. Un terroriste a choisi hier ce lieu et ce moment pour se faire exploser. Mais, le destin était du côté des Tunisiens et le carnage recherché par ces âmes malades n'a pas eu lieu. Il y a eu certes un agent de sécurité qui a perdu la vie des suites de ses blessures et quatre personnes qui ont été blessées dont deux citoyens qui étaient de passage. Les états de santé des blessés sont stationnaires. L'autre attaque a eu lieu derrière la caserne de la Brigade antiterroriste (BAT) d'El Gorjani, à un kilomètre du centre-ville et de la Kasbah, siège du gouvernement. Un kamikaze à vélo a activé sa charge explosive en fonçant sur une voiture de la BAT qui quittait la caserne. Un citoyen qui était de passage et trois agents de sécurité ont été blessés dans cette attaque terroriste. Des dispositions sécuritaires ont été prises pour éviter d'éventuels surattentats. «Ces terroristes sont contre la vie et agissent par traîtrise, comme partout dans le monde, parce qu'ils n'arrivent pas à gagner le soutien des citoyens», affirme maître Lazhar Akermi, ministre-conseiller des Affaires politiques du chef du gouvernement. Portée Ce qui dérange le plus, selon les observateurs, c'est l'éventuelle atteinte que peuvent porter de telles attaques terroristes à la reprise en cours de l'essor touristique de la Tunisie. «Maintenant, les touristes savent que le terrorisme est devenu un risque internationalement reconnu ; les actions terroristes ont eu lieu en France, Belgique, Grande-Bretagne, Islande, Etats-Unis, Canada et ailleurs ; c'est plutôt la vigilance qu'il faut renforcer», souligne Lazhar Akermi, qui assure que «la Tunisie multiplie les efforts pour se protéger contre ce fléau, en coordination avec les autres pays». Concernant les premières expertises de ces deux opérations terroristes, des experts préférant garder l'anonymat disent que les charges explosives étaient faibles et rappellent la fille kamikaze de fin 2018, qui s'était fait exploser sur l'esplanade de l'avenue Bourguiba, devant le théâtre municipal de Tunis, qui avait entraîné des blessures à neuf personnes. L'enquête avait alors révélé qu'il s'agissait d'une personne qui n'était pas connue des services de sécurité pour des penchants extrémistes. Mais, elle avait été endoctrinée en ligne. Concernant les attaques d'hier à Tunis, on attend lesconclusions de l'enquête. Tunis. Mourad Sellami