Les étudiants de l'ENSH contestent certaines décisions de l'administration qu'ils considèrent comme arbitraires. Le directeur de l'école parle plutôt de choix plus rationnels en faveur des étudiants. Les étudiants de cinquième année de l'ENSH de Blida (Ecole nationale supérieure de l'hydraulique) ont entamé, depuis mardi dernier, une grève illimitée, suite à ce qu'ils qualifient de passe-droits et de décisions arbitraires de l'administration. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, selon les protestataires, est l'annulation du circuit d'études pour les étudiants en fin de cycle. Il s'agit de sorties pédagogiques qui durent une semaine et qui mènent les étudiants à travers plusieurs wilayas, sur des sites relevant du secteur de l'hydraulique : barrages, stations de traitement d'eau, d'épuration… « On n'arrive pas à comprendre le sens de cette décision prise subitement, alors que la date de ce circuit d'études est affichée depuis le début de l'année. Je suis venue de Tizi Ouzou pour choisir un cursus d'études au sein d'une école supérieure parce qu'il y a plus de sérieux et d'aspects pratiques par rapport à l'université », déclare une étudiante gréviste. L'autre point qui a suscité la colère des étudiants est celui de l'annulation, pour la première fois depuis l'existence de l'ENSH, disent-ils, de la procédure de rachat pour les étudiants de dernière année qui n'ont pas obtenu la moyenne de dix sur vingt. « Nous n'avons jamais été avisés de cette mesure spécifique de notation pour cette année. Depuis la création de l'ENSH, les étudiants dépassant le cap des 9,00 points étaient systématiquement rachetés. Nous sommes cinq étudiants à avoir une moyenne annuelle située entre 9,54 et 9,86 et, à notre grand étonnement, nous avons appris notre ajournement », diront certains étudiants. Pour sa part, le directeur de l'ENSH considère que la programmation annuelle du circuit d'études en question devient de plus en plus coûteuse à l'école, alors que la finalité-même de cette opération pédagogique est remise en cause par les enseignants encadreurs, qui ont établi pour cela des rapports évaluatifs de cette opération. Et de préciser : « Nous avons jugé plus utile de débloquer un budget spécial pour les étudiants en projet de fin d'études, en les envoyant, plutôt, en stage pratique de un à deux mois sur une base vie dotée de toutes les commodités. C'est ce qu'on appelle l'immersion en situation professionnelle et c'est mieux que d'envoyer chaque année plus de 80 étudiants en circuit, du reste, difficile à encadrer, en sus des charges inhérentes à l'hébergement, la restauration… Et puis, nous avons constaté que la sortie en masse des étudiants produisait souvent l'effet d'ambiance de voyage de tourisme, plutôt que celui lié à un objectif académique. » Se prononçant sur le cas des étudiants concernés par l'ajournement, notre interlocuteur dira que le conseil des professeurs est souverain dans ses décisions, avant d'ajouter : « Cinq ajournés sur 118, c'est quand même logique ! »