Les habitants de Annaba, notamment ceux d'El Bouni.-la plus importante commune de la wilaya- sont en colère contre le groupe chimique algéro-tunisien Kimial. Ils ont saisi l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution (ANPEP) pour qu'elle intervienne auprès du groupe Asmidal, situé à quelques encablures de la plage de Sidi Salem, afin que soit mis fin aux émanations de gaz toxique polluant l'atmosphère, présentant un grand danger pour la santé des riverains. Dans un communiqué rendu public, hier, par l'ANPEP, cette dernière a annoncé ceci : « Suite aux nombreuses doléances de citoyens parvenues à notre association portant sur des émanations de gaz toxique, l'ANPEP qui a déclenché une enquête en se déplaçant sur le terrain a constaté après plusieurs sorties que l'origine de la pollution réside dans l'unité Kimial du groupe Asmidal. » Cette entreprise, issue d'un partenariat avec les Tunisiens qui ont participé majoritairement à hauteur de 55%, contre 45% pour la partie algérienne, est entrée récemment en exploitation. Elle est spécialisée dans la production de tripolyphosphate de sodium STPP avec une capacité théorique de 60 000 t/an. Hautement toxique, ce produit chimique est nécessaire pour la production des détergents, dont Kimial assure la fabrication et la transformation. « Nous portons à la connaissance des citoyens de Annaba que l'ANPEP a pris attache avec les responsables de cette entreprise à l'effet de mettre fin aux émanations toxiques très nuisibles à la santé des populations, notamment les sujets âgés et les nourrissons », ajoute le même document, non sans rassurer en ces termes : « Nous sommes en contact permanent avec les responsables de Kimial qui se sont excusés du désagrément en demandant un court délai, nécessaire pour la maîtrise de leurs équipements et installations qui sont actuellement en période d'essai. » Selon les habitants, le risque est latent ; ils rappellent à qui veut les entendre que la majorité des 22 000 asthmatiques de Annaba est issue de leur commune. Néanmoins, ils fondent beaucoup d'espoir sur l'intervention de l'ANPEP qui suit de près, selon son président, ce dossier qui relève de la santé publique.