75 salariés de la CCLS de Témouchent sont sur le piquet de grève, bien que les 28 autres assurent le service minimum à cause des actes de violence perpétrés par le directeur par intérim. Le tabassage, par le directeur par intérim de la CCLS de Témouchent, de son sous-directeur chargé de l'appui à la production, a mis en émoi les 103 salariés de cette coopérative. En réaction, ils se sont mis en grève, 75 d'entre eux sur le piquet de grève et le reste assurant le service minimum. Le secrétaire de la section syndicale UGTA, une femme, explique que le directeur n'est pas à son premier acte de violence contre les employés. Autour d'elle, plusieurs de ses victimes témoignent : « Moi, il m'a menacé de sévices », un autre : « Moi, il m'a précisé qu'il avait exercé en tant que videur à Béni-Saf » alors qu'un autre se plaint d'avoir été roué de coups. Quant au sous-directeur, qui a déposé plainte auprès de la police, il présente un certificat médical délivré par le service de médecine légale, un certificat justifiant une incapacité de travail de six jours. « A l'heure actuelle, il serait mort si nous n'avions pas défoncé la porte : le directeur l'avait enfermé dans son bureau. Nous l'avions trouvé sur lui, en train de l'étrangler. Pis, cela se passait sous les yeux du chef de service comptabilité et du chef du personnel. Heureusement que les plaintes et les cris du malheureux, ainsi que ceux de la secrétaire, nous ont alertés », assurent plusieurs grévistes. Un prétexte non valide C'est pour cela que, dans une lettre adressée au directeur régional OAIC, la section syndicale demande le départ du directeur par intérim ainsi que des deux autres responsables qui n'ont pas prêté assistance au collègue agressé. Un gréviste indique : « Ici, c'est la dictature, il ne veut même pas du syndicat », une assertion que confirme le SG de l'UW UGTA : « Effectivement, il refuse tout dialogue malgré plusieurs de nos sollicitations, cela sous prétexte qu'il a en priorité à gérer la campagne moisson-battage. Mais je me demande comment il le pourrait sans la concertation avec les travailleurs et leur implication ». Un autre syndicaliste avise que le prétexte de la campagne n'est pas valide puisque « nous sommes en période creuse et que la moisson ne va débuter que le premier juin ». Sur un autre plan, les grévistes accusent la direction de mauvaise gestion puisque la CCLS est confrontée au paiement de pénalités de retard à cause du non-versement des taxes fiscales et parafiscales : « Plus grave, ce faisant, bien que la ponction de 9% de la part ouvrière est effective, le versement des cotisations à la CNAS n'est pas effectué, ce qui fait que cela augmente les pénalités sans que pour autant nous soyons assurés au cas où un malheur survenait ».