Un séminaire sur la stratégie de cybermarketing pour le tourisme comme possibilité de renforcer la compétitivité, organisé hier à Alger en marge de la 50e réunion de la commission de l'OMT pour l'Afrique, a mis en exergue la nécessité d'être sur le Web pour conquérir des marchés. D'abord parce que le tourisme international est de plus en plus soumis à une forte pression de la concurrence qui se caractérise, à son tour, par une amélioration de la qualité et la réduction des tarifications des prestations touristiques. Cette situation a poussé l'ensemble des destinations à œuvrer pour l'appropriation des technologies modernes de l'information et de la communication au service de leurs stratégies communicationnelles et de leurs politiques commerciales. Les pays soucieux de gagner des parts de marché plus conséquentes recourent de plus en plus aux concepts novateurs, tels que le marketing interactif ou le cybermarketing pour renforcer leurs capacités concurrentielles. Néanmoins, il a été constaté que le continent africain enregistre un retard important dans ce domaine, ce qui limite son influence sur les marchés internationaux des voyages et des loisirs. Frédéric Pierret, directeur exécutif de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et ancien directeur du tourisme en France, nous a déclaré : « Dans le domaine du tourisme, la promotion, le fait de faire connaître un service sur Internet est un enjeu majeur, mais qui n'est pas très différent de ce qui se fait en matière de publicité, sauf que le support est beaucoup plus rapide, plus puissant et plus étendu. Il faut avoir un site internet, mais ce n'est plus suffisant, car au-delà, il faut faire connaître le site sur les réseaux sociaux et communautaires, dans les forums de discussions, les chat. Il faut être présent partout sur le Web et non seulement sur son propre site. » Il ajoute : « Il faut aussi maîtriser l'acte de vente qui n'est pas toujours une chose évidente, parce qu'il y a parfois des contraintes techniques et réglementaires au niveau international. Il faut gérer la relation client, avoir des données sur lui, son profil, le plus finement possible : qui est-il ? Quels sont ses habitude, ses goûts ? Et puis connaître ce qu'il veut. Il y a aujourd'hui des outils pour connaître les réactions des clients et ce sont des métiers qui se développent et qu'il faut connaître. » Selon lui, « du fait des inégalités de développement des infrastructures d'internet, il y a une inégalité d'information des clients, en d'autres termes, un client africain a plus difficilement accès à l'information qu'un client nord-américain ou asiatique, mais s'agissant de clients internationaux venant d'Europe et d'Asie, ce n'est pas très important si le réseau africain est moins développé. Il faut savoir que plus d'un client sur deux dans les grands pays émetteurs d'Europe occidentale consulte Internet et réserve avant de se décider. » Ce sont les Allemands et les Britanniques qui prennent le plus de temps pour préparer leurs vacances en ligne. Les Français sont les plus rapides. Internet peut agir comme multiplicateur d'opportunités touristiques en tant qu'outil d'information parallèlement à des brochures et guides gratuits. Les participants ont insisté sur le fait que l'utilisation du marketing interactif dans le domaine du tourisme ne se résume pas à une simple affaire de connexion et de diffusion tous azimuts de l'information, car en plus de l'indispensable maîtrise du métier, la pertinence des contenus, la qualité et la fiabilité de leur présentation sont les facteurs clés de réussite. La destination Afrique n'a d'autre choix que de s'adapter au rythme des innovations. L'Algérie est dans la même posture. Les buts opérationnels à atteindre sont de mieux faire connaître, mieux vendre et mieux fidéliser.