Il faut protéger le bébé Sonatrach », c'est la seule déclaration que les journalistes ont réussi à arracher au nouveau PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures hier à l'hôtel El Aurassi. Le nouveau PDG de Sonatrach, qui faisait sa première sortie publique depuis sa nomination le 3 mai, assistait à l'ouverture des travaux du séminaire sur la pollution marine par les hydrocarbures. Même s'il a commenté indirectement l'affaire Sonatrach en rappelant que beaucoup de compagnies ont connu ce genre de problèmes et que trop d'argent sur la table peut faire naître des tentations, il a néanmoins tenu à rappeler que Sonatrach faisait vivre le pays et qu'il fallait la protéger. Quinze jours après la nomination d'une nouvelle direction officiellement, l'ancienne avait été installée par intérim, nous avons demandé à plusieurs cadres de la compagnie ainsi qu'à un représentant d'un grand groupe pétrolier partenaire de Sonatrach de nous donner leur point de vue et les effets de cette nomination. Un point commun à toutes ces personnes, elles ont exigé de s'exprimer dans l'anonymat. Pour le représentant du groupe pétrolier partenaire de Sonatrach, « c'est une bonne chose », a-t-il estimé après cette nomination. « C'est bien, c'est la stabilité et c'est officiel », a-t-il indiqué en qualifiant l'installation de la nouvelle direction. Il faut rappeler que les partenaires de Sonatrach se sont retrouvés dans l'expectative dès le 15 janvier avec une nouvelle direction dont les responsables assuraient l'intérim et on ne savait pas trop s'ils étaient qualifiés pour prendre des décisions dans la mesure où ils pouvaient être changés à tout moment. Il faut rappeler qu'en même temps que la nomination de Nordine Cherouati en tant que PDG de Sonatrach, quatre vice-présidents ont aussi été nommés officiellement. Il s'agit de Yamina Hamdi en qualité de vice-présidente de l'activité commercialisation et qui était anciennement directrice de la division du marché national, Saïd Sahnoun en tant que vice-président de l'activité amont et qui était directeur de la division associations, Allaoua Saïdani en tant que vice-président de l'activité transport et qui était PDG de la Société algérienne de gestion du réseau de transport du gaz (Grtg) et Abdelkader Benchouia comme vice-président de l'activité aval et qui était directeur de la division raffinage. Selon un cadre à la direction générale de Sonatrach à qui nous avons demandé de commenter le climat qui règne au sein de la compagnie après ces nominations, le ton est à l'optimisme. « Le climat est serein, les gens connaissent le nouveau PDG, c'est un ancien de la boîte », nous a-t-il indiqué.« Les gens sont sereins et ils voient d'un bon œil l'arrivée d'un enfant de la boîte. » « C'est sans protocole qu'il a fait la tournée des bureaux juste après sa nomination et il a l'avantage de connaître tout le monde. » « De plus il a une référence, il n'est pas intérimaire », a-t-il ajouté.« Par sa présence, les gens étaient rassurés, ça fait 40 ans qu'il est dans la boîte et les gens connaissent son franc-parler », selon ce cadre. Dès sa nomination, le nouveau PDG est descendu à Hassi Messaoud où il a pris contact avec ceux qui gèrent le principal gisement de pétrole de l'Algérie, selon ce même cadre. Pour un autre cadre : « La nouvelle nomination signifie qu'il y a plus de stabilité et il faut que les gens se remettent à travailler. Il faut revenir vers le groupe et au sentiment d'appartenance au groupe. » « Ce qu'on a vécu, ce n'est pas rien du tout... Aussi, il faut plus de rigueur dans les marchés », a-t-il ajouté. « Même les intérimaires n'étaient pas tranquilles, ils ne pouvaient prendre de décisions. » Concernant le nouveau PDG, ce cadre considère que « c'est un responsable communicatif, convivial et rigoureux dans le travail. Aussi, les gens sont plus rassurés ». En conclusion, il estime que « les gens ne demandent qu'à se remettre au travail et être remotivés » après les épreuves vécues dans le scandale.