Les compagnies aériennes européennes entrevoient une reprise après leurs lourdes pertes de l'an dernier mais l'embellie reste fragile et toujours menacée par le nuage de cendres volcaniques. Deux poids lourds du secteur ont publié cette semaine des pertes annuelles historiques. British Airways a subi une perte nette record de 425 millions de livres sur l'exercice 2009/2010. Son homologue franco-néerlandaise Air France-KLM a de son côté rendu publics les plus mauvais chiffres de son histoire avec une perte de 1,56 milliard d'euros. Le groupe a particulièrement souffert de la crise dans le moyen courrier et le cargo et a de surcroît été pénalisé par des couvertures pétrolières – sorte d'assurances pour se protéger des variations des prix –, achetées très chères, quand le baril était au plus haut. Il existe des « incertitudes sur la reprise actuelle », liées à la conjoncture économique et à une possible nouvelle éruption volcanique, juge la Société Générale. Reste un autre problème de fond pour les compagnies classiques : la concurrence des transporteurs à bas coût sur le court et moyen-courrier.