La dernière éruption du volcan islandais a provoqué un nuage de cendres qui survole actuellement l'Europe. Il a eu un impact direct sur le secteur des voyages et plus particulièrement sur le transport aérien ; de nombreux avions sont restés cloués au sol. Le secteur aérien, qui a traversé des zones de turbulences ces dernières années et qui avait donné des signes de reprise début 2010, se retrouve une nouvelle fois dans une situation peu enviable à cause d'un facteur inattendu : l'éruption d'un volcan. Les transporteurs aériens sont forcés d'annuler des vols vers et en provenance de l'Europe, ce qui entraîne des pertes en Bourse et les prive de revenus. Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA) qui regroupe la majorité des compagnies aériennes mondiales, soit 94% du trafic international, l'éruption du volcan fait perdre au moins 200 millions de dollars par jour aux transporteurs. La paralysie totale du trafic pourrait coûter 30 millions d'euros à Air France-KLM et 25 millions d'euros à British Airways. Aux pertes de revenus s'ajoutent, pour les compagnies aériennes, les coûts pour modifier les itinéraires de leurs appareils, prendre en charge des passagers et des appareils bloqués dans différents aéroports. La paralysie d'une bonne partie de l'espace aérien européen devrait durer au maximum une semaine. Troisième jour de paralysie Les grandes compagnies sont en mesure d'y faire face, comme elles pourraient supporter une grève d'une semaine. Quatre jours ne posent pratiquement pas de problème. C'est à partir d'une semaine que les conséquences peuvent devenir difficiles et catastrophiques si cela dure un mois. Si cette situation devait se prolonger, cela pourrait provoquer un fort endettement des compagnies aériennes et donc, pousser les banques à se montrer plus réticentes dans l'octroi de crédits pour l'acquisition d'avions et à augmenter leurs taux d'intérêt. Cependant, d'autres spécialistes estiment que la paralysie partielle du trafic dans le ciel européen aura un impact limité sur le secteur aérien. Ils soulignent la difficulté de l'estimer faute de savoir combien de voyageurs choisiront le remboursement intégral de leur billet – une perte de recettes pour les compagnies – plutôt que le report de leur vol. Les compagnies devraient toutefois récupérer une partie de ces recettes perdues dans la mesure où le taux de remplissage des avions sera maximal à la reprise du trafic quand il est habituellement de l'ordre de 75% pour une compagnie généraliste. Avec des avions cloués au sol, elles économisent par ailleurs les coûts du kérosène. « Maintenant, nous sommes au troisième jour de paralysie » et « nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel », a souligné Steve Lott, porte-parole de l'IATA à Washington. « Le plus gros problème, c'est que nous ne disposons d'aucune échéance, contrairement à un cas de tempête de neige dont la fin est prévisible, ce qui permet de préparer la reprise des opérations », a-t-il expliqué.