En raison de ses activités hostiles au colonialisme, il est arrêté par l'administration coloniale et déporté à Aflou, près de Laghouat. Libéré en 1943, il est de nouveau emprisonné pour avoir condamné les massacres du 8 Mai 1945. La wilaya de Bordj Bou Arréridj a commémoré, jeudi dernier, l'anniversaire de la mort du cheikh El Bachir El Ibrahimi, en présence du ministre des Moudjahidine, Mohamed-Chérif Abbas. Dans ce contexte, une rencontre culturelle commémorative a été organisée au centre culturel Aïcha Haddad, offrant l'occasion aux intervenants d'évoquer le parcours de cette grande figure algérienne. Cette occasion est une date mémorable joignant l'histoire et le savoir, a-t-on souligné, puisqu'elle commémore le 45e anniversaire de la mort du cheikh El Bachir El Ibrahimi, un des leaders du mouvement réformiste en Algérie. De nombreuses communications portant sur l'itinéraire de cette personnalité hors du commun ont été présentées par des historiens et des hommes de culture. Cheikh El Bachir El Ibrahimi est né le 19 juillet 1889 à Ouled Braham (Ras El Oued), 30 km du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Il reçoit un premier enseignement dans sa ville natale, sous la houlette de son père et de son oncle puis se rend en 1911 au Hedjaz et s'établit à Médine où il poursuit des études supérieures dans les domaines de langue, théologie et sciences islamiques. De Médine, il se rend à Damas où il tire profit de ses écoles et chouyoukh. À son retour au pays, il s'installe à Sétif et entame sa mission dans l'enseignement et l'éducation, en étroite relation avec cheikh Adelhamid Benbadis. El Bachir Ibrahimi commence son travail d'enseignant, dans lequel il voit un moyen efficace de réformer la situation en Algérie, en siblant la prise de conscience du peuple en lui inculquant les principes de sa religion et sa langue afin de le préparer à les défendre face au colonisateur. En 1931, il participe avec Benbadis à la création de l'association des Ulémas musulmans dont il est nommé vice-président. Il est également désigné pour représenter l'association dans l'Ouest algérien après avoir été chargé de diriger l'école « Dar al hadith » à Tlemcen. En raison de ses activités hostiles au colonialisme, il est arrêté par l'administration coloniale et déporté à Aflou, près de Laghouat. En dépit de son exil, il est choisi pour présider l'association des Ulémas après le décès de Benbadis. Libéré en 1943, il est de nouveau emprisonné pour avoir condamné les massacres du 8 Mai 1945. Après sa libération pour la seconde fois, il poursuit ses activités de prédication à l'instar de Ben badis. Il rédigeait l'éditorial du journal « Al Baçaïr » (la clairvoyance), organe de l'Association des Ulémas et a également créé le journal « Ach-cheb Al Muslim » (Le jeune musulman) en langue française. En 1952, il se rend au Moyen-Orient et s'établit au Caire où il séjourne jusqu'au déclenchement de la lutte de Libération. De ce fait, il publie un communiqué de l'association des Ulémas Musulmans, appelant le peuple à s'unir autour de la lutte de Libération. En Egypte, il œuvrera pour la cause algérienne jusqu'à l'Indépendance. Il est mort le 20 mai 1965.