Son action réformiste Cheikh El-Bachir Ibrahimi entama sa mission à travers son métier d'enseignant dans lequel il voyait un moyen efficace pour réformer la situation en Algérie, en favorisant la prise de conscience du peuple et en lui enseignant les principes de sa religion et de sa langue afin de le préparer à les défendre face au colonisateur. En 1931, il participa avec Ibn Badis à la création de l'Association des oulémas musulmans dont il fut nommé vice-président. Il fut également désigné pour représenter l'association dans l'Ouest algérien après avoir été chargé de diriger l'école Dar al-hadith à Tlemcen. En raison de ses activités hostiles au colonialisme, il fut arrêté par l'administration coloniale et déporté à Aflou, près de Laghouat. En dépit de son exil, il fut choisi pour présider l'Association des oulémas après le décès d'Ibn Badis. Libéré en 1943, il fut de nouveau emprisonné après avoir condamné les massacres du 8-Mai-1945. Après sa libération pour la seconde fois, il poursuivit ses activités de prédication, à l'instar d'Ibn Badis. Il rédigeait l'éditorial du journal Al Baçaïr (la clairvoyance), organe de l'Association des oulémas et avait également créé le journal Ach-cheb al-muslim (le jeune musulman) en langue française. En 1952, il se rendit au Moyen-Orient et s'établit au Caire où il séjourna jusqu'au déclenchement de la lutte de libération. Il publia un communiqué de l'association des oulémas musulmans, appelant le peuple à s'unir autour de la lutte de libération. En Egypte, il œuvra au profit de la question algérienne jusqu'à l'Indépendance. Il mourut le 20 mai 1965.