Des dizaines de citoyens, abonnés de l'Algérienne des eaux, ont pris d'assaut, mardi, le siège de cet organisme, en signe de mécontentement et pour dénoncer la distribution «inéquitable» de l'eau entre les différents quartiers de la ville à la veille de l'Aïd. Certains parlent purement et simplement d' «accointances», entre des agents de l'ADE chargés d'ouvrir les vannes et des vendeurs de citernes d'eau. D'autres, expliquent la situation par «le mépris et la hogra» dans la distribution envers certains quartiers populaires. Les services de l'ADE, eux, justifient l'état des lieux par «l'insuffisance de la quantité d'eau puisée depuis le barrage de Aïn Zada, estimée à 26 000 m3 par jour, et des forages de Lachbour et Bordj Ghedir, ce dernier ayant connu une forte chute de débit, due au rabattement des nappes phréatiques, soit de 6000 m3 par jour à 3500 actuellement», explique-t-on. Nos interlocuteurs jugent, en outre, que la quantité quotidienne de 33 000 m3 distribuée est nettement insuffisante pour satisfaire une demande grandissante en cette période de fête. «D'où le rythme d'un jour sur deux que nous avons établi pour alimenter alternativement la zone nord et la zone sud de Bordj. Et comme par hasard, la partie nord n'a pas été programmée la veille de l'Aïd. Toutefois, nous avons réquisitionné 12 camions- citernes pour alimenter les communes non affiliées à l'ADE et 2 pour sillonner les quartiers de la ville de Bordj», argumente-t-on. La perturbation touche également, selon l'Algérienne des eaux, les treize communes des daïras de Mansoura, à l'ouest, et Djaâfra, au nord, où le débit des barrages de Tilesdit et Tichihaf a connu une diminution de 50%, à cause de l'envasement.