A l'assèchement des 13 forages, s'ajoute le rabattement considérable des autres en service où le débit a chuté de 466 litres par seconde à 235, soit une baisse d'environ 50 %. Sécheresse, réseau vétuste, déperditions à tout bout de champ, créances allant crescendo... bref, tous les ingrédients sont là pour provoquer le dysfonctionnement du système d'AEP et par conséquent susciter la colère des citoyens. Pourtant, à en croire M. Bensaâd, directeur de l'ADE, «les 15 communes gérées par l'Algérienne des eaux sont correctement approvisionnées en eau potable». A l'ouest, les cinq communes de la daïra de Mansoura sont alimentées depuis le barrage de Tilesdit (Bouira). Au nord, quatre communes de Djaâfra et une de Medjana sont approvisionnées du barrage Tichihaf (Béjaïa) depuis la fin du mois de juillet dernier, en attendant les trois communes restantes (Zemmoua, Ouled Dahmane et Tassameurt) qui devront être raccordées au réseau avec la mise en service de la conduite qui alimentera les six communes de Sétif. Les communes de l'est, à savoir Birkasdali, Aïn Taghrout et Kheli et une partie de Ras El Oued, sont alimentées depuis le barrage de Aïn Zada. Mais beaucoup de communes ont subi la pénurie de plein fouet depuis l'été 2017. Ainsi, sur les 53 forages affiliés à l'ADE, 13 sont à sec et 9 autres résiliés par la DRE. Entre autres, le forage Mouguirène 1, à Bordj Ghedir, asséché depuis juillet 2009, Mouguirène 2 est tombé à sec en mois d'août 2017, Guerya à Medjana a subi le même sort simultanément, Aïn Soltane est asséché depuis le mois d'avril 2017, Djouher 1 à Birkasdali, et Mechta Tasserra en mois d'août 2017 et Bir Aissa en février 2017. Pour pallier le déficit, les pouvoirs publics ont, selon notre interlocuteur, lancé un programme pour la réalisation de 5 profonds forages, allant de 600 à 800 mètres de profondeur, soit 2 forages à Ras El Oued,1 à Bordj Ghedir,1 à El Hamadia et 1 à Tixter. À l'assèchement des 13 forages s'ajoute le rabattement considérable des autres en service où le débit a chuté de 466 litres par seconde à 235, soit une baisse d'environ 50 %. Sans négliger le taux des déperditions, puisque 38 % des eaux finissent leur périple dans la nature, à cause de la vétusté des canalisations et des vannes. Ou encore, le gaspillage, les raccordements illicites et les créances des ménages qui s'élèvent à plus de 22 milliards de centimes, déplore notre interlocuteur. Pour la ville de Bordj, il y a quelques années, un bureau d'études français a été désigné pour la rénovation de l'ensemble du réseau intramuros. «Mais faute de subventions, le projet a été gelé. Toutefois, nous avons procédé à la rénovation par lot. Ainsi, 2 lots sont d'ores et déjà rénovés, un autre en voie de rénovation, et avant la fin de l'année 2018, nous comptons lancer la rénovation du réseau d'AEP de la cité des 500 Logements» conclut le directeur de l'ADE.