La direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Aïn Defla a adressé, la semaine dernière, une note d'instruction aux chirurgiens dentistes, leur rappelant l'obligation de se doter d'autoclaves comme l'exigent les instructions de la tutelle du secteur. Selon des praticiens, aucun délai n'est fixé pour se soumettre à cette exigence, mais la menace de fermeture en cas de manquement est clairement signifiée. Inutile donc de préciser que la corporation vit ces derniers temps dans la crainte de voir, à tout instant, débarquer les services de contrôle de la DSP. Cela, en effet, n'est qu'une question de temps, et les responsables du secteur s'y préparent activement, indiquant qu'il va de la santé des citoyens. Sur ce point précis, des chirurgiens dentistes interrogés affichent leur scepticisme et réfutent en bloc l'argument selon lequel des maladies virales sont contractées dans leurs cabinets. « Voyez plutôt du côté des hôpitaux où le manque d'hygiène constitue un vecteur de graves pathologies », lancera l'un d'eux. Le responsable du secteur de la santé au niveau local rétorquera, à ce propos, que toutes les nouvelles cliniques sont équipées en matériel de stérilisation moderne. Cela étant, plusieurs dentistes estiment que cette mesure devrait concerner toutes les structures sanitaires publiques au même titre que celles du secteur privé. D'autres iront jusqu'à contester la décision du ministère, arguant du fait que leurs appareils stérilisateurs actuels (stérilisation chaleur sèche) sont tout aussi efficaces qu'un autoclave. Signalons, par ailleurs, et selon des sources concordantes, que l'objet en question n'est pas disponible actuellement sur le marché. Ceux qui ont pu en dénicher un ne manqueront pas de faire observer que leur prix est exorbitant. Dans ce sillage, indiquent des praticiens, la spéculation a fait son apparition ces derniers temps et le prix des autoclaves est passé de 170 000 à 400 000 DA en l'espace d'une semaine. Devant la difficulté d'acquérir l'équipement exigé dans un délai relativement court, certains de nos interlocuteurs diront ne pas craindre une éventuelle fermeture de leurs cabinets, alors que d'autres, mis devant le fait accompli, s'apprêtent à contrecœur à mettre la main à la poche pour pouvoir poursuivre l'exercice de leur activité. Cette solution paraît la plus sage, car la corporation devra se voir placée incessamment sous haute surveillance et sommée de se plier à ces nouvelles règles, sous peine de sanctions sévères. C'est, en tout cas, ce qui ressort des propos du directeur de la santé de la wilaya de Aïn Defla.