Le conflit dure depuis l'année 2000, et aucune solution satisfaisante n'a été dégagée pour les deux parties. Les chauffeurs de taxis des daïras d'El Madher, Seriana et Aïn Djasser observent depuis six jours un arrêt de travail en signe de protestation contre la décision de l'APC de Batna de les transférer de l'avenue Abdelmajid Abdesmed vers la gare routière située à la sortie sud de la ville. Chaque partie campe sur ses positions, avec les retombées négatives sur le citoyen, le seul à trinquer dans ce bras de fer. Les passagers venant de Aïn Djasser, Aïn yagout, El Madher et Seriana ne savent plus comment faire pour se rendre au chef-lieu de wilaya ; en désespoir de cause, ils se rabattent sur les clandestins, lesquels profitent pour les plumer. Pour en savoir plus sur les tenants et aboutissants de cet énième conflit entre les « taxieurs » des communes citées et l'APC de Batna, sachant que cette situation dure depuis l'année 2000, et à chaque fois remise aux calendes grecques, nous nous sommes rapprochés des concernés. M. M. Aouedj Ali et Saïdani Saïd, respectivement délégués d'El Madher et de Seriana. Ils expliquent : « Suite aux exigences du promoteur de la gare routière de Batna, l'APC nous a sommés de vider les lieux et de nous installer au niveau de cette gare ; c'est vrai que l'investisseur est dans ses droits mais pour nous, cette situation ne peut en aucun cas arranger nos clients vu l'éloignement de la gare du centre-ville. » Et d'ajouter avec amertume : « Nous avons proposé des endroits dans la ville, qui peuvent nous arranger ainsi que les voyageurs, seulement il faudra une aire pour au moins deux communes. Regardez les voyageurs, ils sont en train de subir un vrai calvaire. » Le P/APC, quant a lui, nous donne sa version des faits : « Cette situation qui revient à la surface depuis des années doit être résolue une fois pour toute. Nous ne pouvons nier nos engagements envers ce promoteur qui a répondu à notre cahier des charges et qui exige maintenant ses droits. Nous avons proposé à ces chauffeurs un itinéraire passant par le centre-ville pour leur permettre de décharger et recharger les passagers en partant de la gare routière car il n'est plus question pour eux de stationner en ville dorénavant. » Sur une question relative à leur proposition de rester dans la périphérie de la ville tout en s'acquittant des droits d'exploitation vis-à-vis du propriétaire de la gare routière de Batna, le maire a été catégorique : « Il n'y a plus d'espace à Batna et ces gens doivent se résigner à rejoindre la gare routière, voilà tout. » En attendant une issue heureuse à ce bras de fer, c'est le citoyen qui continue à en subir les effets.