En visitant jeudi dernier la ville de Bou Saâda, Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, a mis l'accent sur la nécessité de sortir cette destination de l'oubli. Bou Saâda De notre envoyé spécial Visiblement, le ministre avait à cœur de délivrer plusieurs messages. Le tourisme doit impérativement devenir le moteur de la croissance économique en Algérie. Et pour atteindre cet idéal, il faut aller vers la diversification de l'offre touristique, l'amélioration de l'image de l'Algérie, l'insertion de la « destination Algérie » dans les circuits commerciaux touristiques internationaux et l'augmentation des flux touristiques vers l'Algérie ainsi que la diversification des recettes en devises. Il a également insisté sur la nécessité non seulement de mettre à niveau les infrastructures hôtelières (exigence réglementaire), mais d'aller plus loin en s'appropriant le plan qualité (démarche volontaire). Dans ce cadre, il a annoncé la création de la chaîne El Djazaïr avec l'intégration, entre autres, de l'hôtel El Caïd. « Une décision gouvernementale visant l'amélioration de la qualité des prestations », dira-t-il. La réhabilitation et la restauration de l'hôtel a nécessité 1 milliard de dinars, dont 280 millions de dinars pour l'étude. 20 millions de dinars ont été réservés au recyclage et à la formation du personnel, en plus de la réaffectation des personnels sur les hôtels relevant de la chaîne pour en améliorer la gestion. Le ministre, qui a visité le centre de l'hôtellerie et de tourisme faisant l'objet d'une opération de restauration et de modernisation, a indiqué qu'« une commission de wilaya sera créée réunissant les acteurs du secteur touristique pour tenter de relancer le tourisme dans la wilaya de M'sila, et particulièrement à Bou Saâda ». Cette destination peut revenir en force pour plusieurs raisons : c'est la première oasis en partant d'Alger, à environ 200 km de la capitale, et la porte du grand désert algérien. Elle renferme de grandes potentialités touristiques en plus de son patrimoine immatériel. Le tourisme national pourrait en être la locomotive. Le but est aussi de rétablir les circuits qui existaient avant. L'état des lieux de la destination touristique représentant la boucle des oasis fait ressortir des forces et des opportunités en termes de potentiels de cette destination. Néanmoins il existe des faiblesses liées à la restauration du patrimoine matériel (les ksour), à la réhabilitation des hôtels ainsi qu'à la réalisation de plus d'infrastructures touristiques. Si le ministre a cru utile de rappeler le poids du tourisme mondial, ce n'est certainement pas pour tirer des plans sur la comète. C'est une déclaration qui sonne comme une mise en garde. Le repli sur soi-même est la meilleure façon de se faire évincer définitivement de la carte touristique mondiale, a-t-il clairement signifié aux étudiants de l'Ecole du tourisme, les encourageant à croire en leurs chances.