Le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE) a décidé d'accorder un moratoire aux producteurs pour se conformer à la nouvelle réglementation relative à la normalisation de la production des sacs en plastique destinés à l'emballage des aliments. Prévue le 2 avril prochain, l'application du règlement technique algérien (RTA) a été prolongée au 2 juillet 2005, et ce, pour permettre aux producteurs, d'une part, de s'équiper, et de l'autre, d'écouler leur stock, selon les termes d'un protocole d'accord signé, hier, entre les deux parties. Dans ce même accord, signé également par l'Institut algérien de la normalisation (IANOR), le Centre national de toxicologie (CNT), le Centre algérien de la qualité (CAQUE) et l'Union du patronat algérien, les producteurs s'engagent, en outre, à ne plus produire et à éliminer de façon progressive et définitive le sac en plastique de couleur noire avant le 31 décembre 2005. Mais avant cela, à partir du 2 juillet prochain, les plasturgistes devront normaliser la fabrication de l'emballage des produits alimentaires en respectant, comme le définit le RTA, un marquage d'identification de leur produit, notamment le sigle et la mention d'alimentarité, l'adresse, le logo et la raison sociale. Une mesure visant à répondre au risque qu'encourent les consommateurs, mais aussi pour la protection de la biodiversité qui tend à se dégrader de jour en jour. Cela d'autant que si l'on se réfère aux analyses réalisées par le Laboratoire d'assistance à la qualité (LAQ), certains produits, tels les sachets bleus de FABEMA, le vert de la filiale groupe ENPC Sofiplast (Sétif) et le transparent incolore pour congélation, ne sont pas conformes. Ces produits contiennent tous de l'arsenic (AS) qui est un produit toxique et très nuisible à la santé. Il n'en demeure pas moins, toutefois, qu'au-delà de la garantie qu'elle pourra offrir au consommateur, la nouvelle réglementation permettra de débusquer et de mettre fin à l'informel qui a gangrené la profession. Intervenant dans ce cadre, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, a indiqué : « Officiellement, il y a 300 producteurs, mais il y a très certainement le double. » Une indication qui nous renseigne que la moitié de la production nationale des sachets serait déloyale. Ce qui fera dire au ministre qu'« il est impérative de mettre de l'ordre dans cette profession ». Au sujet de l'accord conclu avec les producteurs de l'emballage en plastique, le PPP, M. Rahmani estime que celui-ci « constitue une grande première entre les pouvoirs publics et le privé ». Voulant mettre fin à l'amalgame soulevé par rapport à la nouvelle réglementation, M. Rahmani réitère de façon formelle que celle-ci ne vise nullement l'interdiction de la fabrication des sacs en plastique, mais plutôt sa normalisation. Ainsi, selon lui, la nouvelle démarche vise à limiter la consommation des sachets noirs dont la production est évaluée, selon lui, à 1 million de tonnes/an. Non sans omettre de souligner que ces sacs, si leur production n'est pas maîtrisée, créent un risque pour la santé. Le MATE compte ainsi aider au développement de cette branche et aller vers le label de qualité et favoriser le recyclage dans le cadre du procédé Ecojem. M. Rahmani se dit prêt, par ailleurs, à financer la recherche dans le domaine de la fabrication des sacs plastique.