Le gouvernement ne mène pas une campagne contre les producteurs de ces sachets. A un mois de l'expiration du délai accordé par les autorités publiques aux producteurs des sachets noirs pour écouler leurs stocks, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a réuni hier, à l'hôtel El Aurassi les principaux concernés dans un atelier de formation sur le nouveau dispositif de normalisation de la fabrication des sachets plastique en Algérie. L'occasion pour M. Chérif Rahmani de rappeler qu'au niveau du gouvernement «nous ne menons pas une campagne contre les producteurs des sachets noirs, mais notre principal souci c'est de préserver la santé des citoyens». Il s'agit, en outre, ajoute-t-il, de «faciliter les relations entre les réglementaires et les réglementés». Dans ce sens, il a été procédé à l'élaboration d'un cahier des charges. Ce document a pour objet de définir les prestations d'analyses et d'essais sur les sacs plastique destinés à être mis au contact de denrées alimentaires. Ces analyses doivent être réalisées pour le compte du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement ou tout autre organisme habilité, en vue de contrôler leur conformité avec les exigences de la réglementation en vigueur. Prévu pour le mois d'avril, le ministère de l'Environnement a accordé un moratoire de trois mois aux producteurs de sachets en plastique alimentaire pour se soumettre au nouveau règlement technique algérien (RTA). Ce moratoire va leur permettre d'écouler les stocks existants et d'acquérir un nouvel équipement pour leurs usines. Ces derniers, pour rappel, ont signé le 26 mars dernier un protocole d'accord à travers lequel ils se sont engagés à ne plus produire et à éliminer de façon progressive et définitive le sachet en plastique de couleur noire, et ce, dans un délai qui ne saurait dépasser le 31 décembre de l'année en cours. Officiellement, 300 producteurs activent dans ce domaine, mais sur le terrain, c'est une autre affaire. En effet, la moitié des producteurs de sachets en plastique travaillent au noir selon les propos du ministre de l'Environnement. La décision d'éliminer les sachets noirs est motivée par leur degré de nuisance, scientifiquement prouvé, sur la santé. En effet, les matières plastiques constituent l'un des groupes de matériaux le plus utilisé pour le conditionnement des denrées alimentaires. Les recherches menées par les laboratoires sollicités, ont démontré que «les additifs employés ainsi que les substances utilisées dans la transformation de la matière première pour l'obtention de ce sachet ne sont pas toujours adaptées à ce type d'usage». En outre, «du fait qu'il ne soit pas biodégradable et difficilement récupérable, le sachet noir contribue à la dégradation du paysage et des réseaux d'assainissement des eaux usées et d'évacuation des eaux pluviales». La nouvelle réglementation stipule que le sac en plastique doit être fabriqué exclusivement à partir de matière première vierge de polyéthylène non recyclée, non régénérée, non déclassée et destinée à la production de film pour contact alimentaire.