La circulation automobile sur le tronçon autoroutier sera suspendue dans les deux sens, et ce, à partir d'aujourd'hui, a annoncé l'Algérienne des autoroutes (ADA), dans un communiqué suscitant des questionnements. Cette partie de l'autoroute, en chantier depuis des années, continue de causer des désagréments aux usagers. La fermeture provisoire d'une quinzaine de jours, a précisé le document de l'ADA, est due aux travaux visant «le renforcement de l'éclairage et la mise en place de la signalisation» à l'intérieur des deux tunnels de Aïn Chriki dans la commune de Djebahia, à l'est de Bouira. La circulation routière sera interdite dans les deux sens, et ce, du 22h à 5h, a précisé la même source, qui a indiqué que le trafic routier sera dévié vers la RN05. La «décision», prise par l'organisme en charge du suivi et de gestion de cette «importante» infrastructure routière du pays, qui a défrayé la chronique de part les scandales de corruption enregistrés, illustre parfaitement le bâclage et le laxisme des responsables du secteur quant au suivi des projets structurants. Les travaux de mise à niveau «des systèmes Eurocodes» et de modernisation des deux tunnels ont accumulé des retards considérables. Confié à un groupement algéro-espagnol (Cosider-Indra), le projet est resté au stade de chantier. Les opérations ont débuté au début de l'année 2016 pour un délai de réalisation ne dépassant pas les 15 mois. Les responsables du secteur qui ont effectué des sorties sur le terrain avaient annoncé que l'objectif de la mise en place des équipements de sécurité à l'intérieur des tunnels vise essentiellement à améliorer «les conditions d'utilisation des voies et d'assurer de la sorte la sécurité des usagers en adaptant la structure en question aux systèmes Eurocodes». Les délais de réalisation n'ont jamais été respectés. Le trafic routier sur cette voie névralgique est infernal. Cette fermeture «temporaire» n'obéit-elle pas à une considération purement politique, dès lors que les services de sécurité ont décidé d'empêcher l'accès de la capitale aux Algériens, en mettant en place un dispositif sécuritaire impressionnant, et ce, dans le cadre des marches des vendredis.