Les employés gardent toujours l'espoir de redonner vie à cette société qui demeure l'un des fleurons de l'industrie nationale. En froid depuis des mois avec la direction de leur unité de production de câbles de différents types, les travailleurs de l'Enicab, située à la zone industrielle de la route de Tolga, se sont rassemblés, hier matin, devant le siège de la wilaya de Biskra pour réclamer une entrevue avec le premier responsable de l'exécutif, afin de lui exposer un ensemble de griefs et de revendications relatifs à la gestion de cette entreprise, dont le portail a été cadenassé pour les empêcher d'y accéder depuis trois jours, a-t-on appris. Selon eux, le directeur de cette unité, qui est au bord de la faillite, et dont les travailleurs sont progressivement mis au chômage, appliquerait un plan dûment planifié par les dirigeants pour fermer ce fleuron de l'industrie nationale. Sur des banderoles, ils ont exprimé leur souhait de le voir démis de ses fonctions pour redonner vie à cet outil de travail «qui faisait vivre plus de 1500 familles et qui ne compte plus que 400 travailleurs, pour la plupart des contractuels corvéables et malléables», ont-ils souligné. Pour rappel, le principal actionnaire de cette unité de production de câbles de Biskra est la société Condor, dont le patron est actuellement incarcéré dans le cadre de la lutte contre la corruption. «Y aurait-il un lien entre cette arrestation et les difficultés endurées par l'Enicab ? Cherche-t-on à la dissoudre et à mettre sur la paille tous ses travailleurs ?» s'interrogent ces travailleurs, inquiets pour le devenir de leur gagne-pain. «Ce directeur a dissous le bureau syndical de l'entreprise en séquestrant ses cachets et ses sceaux officiels et en mettant à la porte les travailleurs syndicalistes, dont certains comptabilisent plus de 30 ans de travail. Il refuse tout dialogue et de mettre en œuvre les articles de la Convention de branche définissant les relations de travail et les droits et conditions de travail des employés. Il entreprend un véritable travail de sape pour paralyser les ateliers et démanteler cette usine, qui est pourtant capable d'éponger le fort taux de chômage de la région», se sont-ils plaints. Une délégation de ces travailleurs a été reçue par Ahmed Kerroum, wali de Biskra, qui les a assurés de son soutien et a promis de désigner une commission d'enquête composée de fonctionnaires de l'inspection du travail, de syndicalistes de l'entreprise et d'experts en audit industriel afin de comprendre les motivations de ses dirigeants et de préserver dans la mesure du possible cette entreprise de la disparition, dont les conséquences socio-économiques seraient désastreuses pour la wilaya, note-t-on.