Entre le duel à distance, Messi-Ronaldo, l'ambition de Drogba et d'Eto'o de briller lors du premier Mondial disputé en Afrique, la menace Rooney et les deux terreurs espagnoles, Torres et Villa, la bataille s'annonce corsée chez les attaquants en Afrique du Sud. Si la dernière Coupe du monde en Allemagne avait couronné un défenseur rugueux et controversé, en la personne de l'Italien Fabio Cannavaro, les talents offensifs ne manqueront pas du 11 juin au 11 juillet pour rétablir la primauté des attaquants. Comme c'est le cas depuis deux ans, les yeux seront d'abord rivés sur les joyaux argentin et portugais, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Outre la lutte pour le titre officieux de meilleur joueur de la planète, les deux hommes vont également se battre pour « effacer » quelques malentendus. Messi devra ainsi prouver qu'il peut reproduire en sélection ses ahurissantes performances avec le FC Barcelone. Même s'il a échoué en demi-finale de la Ligue des champions face au mur dressé par l'Inter Milan de Mourinho, « Leo » a tout de même inscrit 47 buts cette saison, toutes compétitions confondues. Gouffre Mais un gouffre sépare le Messi du Barça et celui qui patine sous le maillot albiceleste. Diego Maradona n'a toujours pas réussi, ou pas compris, comment utiliser sa petite merveille, à moins que l'ego de l'ancien « Pibe de Oro » l'empêche de le placer dans les meilleures conditions. L'ancien champion du monde pourrait ainsi trouver en Higuain ou Milito, cedernier auteur d'un doublé en finale de C1 avec l'Inter Milan, de bons palliatifs. Pour Ronaldo, acheté à prix d'or par le Real Madrid (94 millions d'euros), il s'agira d'effacer une première saison maudite chez les Merengues, notamment marquée par une piteuse élimination dès les 8es de finale de la Ligue des champions. Après être passé totalement au travers de l'Euro-2008, Ronaldo doit aussi une revanche à la sélection portugaise. Rien ne sera toutefois facile pour Ronaldo, reversé dans le groupe de la mort avec le Brésil de Kaka et de Luis Fabiano, deux autres candidats pour martyriser les défenses, et la Côte-d'Ivoire. Mais les deux derniers Ballons d'or devront surtout se méfier de Rooney, qui a pris à 24 ans une tout autre dimension et s'est émancipé à Manchester United après le départ de Ronaldo (34 buts cette saison). D'autant que sa blessure aux adducteurs semble déjà un lointain souvenir. Honneur Pour Eto'o et Drogba, plus que pour les lauriers personnels, c'est l'honneur de tout un continent qui sera en jeu. Le premier a soufflé le chaud et le froid en menaçant de ne pas participer au Mondial après des critiques sévères de la légende camerounaise, Roger Milla. L'attaquant de l'Inter, vainqueur de sa 3e C1, a rapidement fait marche arrière, mais signe de sa nervosité actuelle, il a été exclu lors de l'amical contre le Portugal (3-1), mardi à Covilha, après avoir reçu deux cartons jaunes en deux minutes ! Quant à Drogba, sacré champion d'Angleterre avec Chelsea, il sera la principale menace ivoirienne pour les Brésiliens et les Portugais dans le groupe G. Seul bémol, et de taille, pour ces deux joueurs : ils seront bien isolés au sein de leurs équipes nationales et le tournoi pourrait fort bien se terminer très tôt pour eux. Ce ne sera sûrement pas le cas des deux champions d'Europe espagnols, Fernando Torres et David Villa. Mais le premier se remet à peine d'une blessure à un genou, ce qui pourrait permettre au second, meilleur buteur du dernier Euro et tout juste recruté par le Barça, de lui ravir encore une fois la vedette.