L‘Algérie planifie la création de zones économiques spéciales dans les espaces frontaliers de son grand Sud pour parvenir à une meilleure intégration économique avec le reste du continent africain», a annoncé, hier à Alger, le ministre du Commerce, Saïd Djellab. «Dans le but notamment de mettre en valeur la diversification du tissu industriel national, le gouvernement algérien prévoit la mise en place de zones économiques spéciales dans les espaces frontaliers du grand Sud algérien pour faire de ces régions un point d'intégration économique africaine», a-t-il indiqué dans une allocution prononcée à l'occasion de la tenue de la conférence nationale sur la Zone de libre- échange continentale africaine (Zlecaf). Le ministre a, dans ce contexte, mis en exergue le «rôle moteur» des conseils d'hommes d'affaires dans la croissance des échanges et le partenariat entre les pays africains. Selon lui, le «défi est grand pour donner, aux opérateurs économiques et aux jeunes, tous les moyens pour faire d'eux des acteurs dynamiques de l'Afrique que nous voulons développée». Par ailleurs, le ministre a rappelé la mise en place d'une stratégie nationale spécifique à l'implication de l'Algérie dans la Zlecaf, qui s'inspirera de la politique économique du pays. La conférence nationale sur les enjeux de la Zone de libre-échange continentale africaine et la stratégie nationale adaptée, qui se tient depuis hier au Centre international des conférence, connaît la participation de plusieurs ministres algériens, africains et des représentants d'institutions africaines, ainsi que des experts, universitaires et acteurs économiques nationaux et étrangers. Présidé par le ministre du Commerce, Saïd Djellab, cet événement est axé sur les perspectives et les aspirations des pays africains vis-à-vis de la ratification de l'Accord commercial global à travers lequel s'effectuent «l'échange des biens et des services, l'investissement, les droits de la propriété intellectuelle et la politique de concurrence sans restrictions entre les pays membres de l'Union africaine (UA), en vue de renforcer le commerce intra-africain, suivant la logique de l'intérêt mutuel. L'Algérie mise gros sur cette rencontre qui, sans doute, selon le ministre du Commerce, permettra de faire connaître davantage les ambitieux objectifs recherchés de cette zone de libre-échange, qui consistent à promouvoir le développement du potentiel économique africain et contribuer ainsi à l'intensification du commerce intra-africain et au développement de nos économies respectives et la prospérité de nos peuples». Plusieurs panels son programmés à l'occasion de la conférence et qui aboutiront à des recommandations permettant la mise en place d'une feuille de route en prévision de l'établissement d'une stratégie nationale autour de la Zlecaf, qui est un espace permettant la libre circulation des biens et des services entre les Etats membres de l'Union africaine (UA). L'accord portant création de la Zlecaf a été signé par 44 pays africains, lors de son lancement en mars 2018 à Kigali (Rwanda). Cet accord est entré en vigueur le 30 mai 2019. Cet espace constitue un marché de 1,2 milliard de personnes et un produit intérieur brut combiné de 2,5 milliards de dollars, ainsi qu'un potentiel commercial estimé à plus de 3000 milliards de dollars. La Zlecaf devrait être effectivement opérationnelle à partir de juillet 2020.