Air Algérie a décidé de renforcer certaines dessertes vers l'aéroport d'Orly, en assurant un nouveau créneau laissé vide par Aigle Azur. La liquidation de la compagnie aérienne Aigle Azur attise les convoitises des compagnies concurrentes autour des milliers de «slots» ou créneaux horaires, ayant appartenu à Aigle Azur, dont ceux permettant de desservir l'Algérie, à partir notamment de l'aéroport d'Orly. Si en France, certaines compagnies aériennes, dont Air France mais aussi les compagnies low cost, se positionnent d'ores et déjà pour obtenir les créneaux en question, qu'en est-il de la compagnie nationale Air- Algérie ? A cette question, le responsable de la communication au sein de la compagnie, Amine Andaloussi, assure qu'«Air Algérie se positionne, dans le cadre de la stratégie de redéploiement 2019-2020, mais aussi dans le prolongement du plan d'urgence de prise en charge des passagers, mis en place à l'annonce de l'arrêt des vols d'Aigle Azur qui possédait 28% de parts du marché algérien du transport aérien vers la France». Air Algérie a décidé ainsi, selon notre interlocuteur, de renforcer d'une part certaines dessertes vers l'aéroport d'Orly, en assurant, d'autre part, un nouveau créneau laissé vide par Aigle Azur. M. Andaloussi nous explique ainsi qu'un renforcement des dessertes vers la France a été opéré à travers les vols assurant la liaison Oran- Orly, Béjaïa-Orly, Alger-Lyon, ainsi que l'inauguration de la desserte Alger-Mulhouse – sur le créneau d'Aigle Azur – et pour lequel Air Algérie avait d'abord assuré des vols d'urgence pour transporter les passagers coincés à l'aéroport, suite à l'arrêt surprise des vols d'Aigle Azur. Concernant les tarifs des vols qui s'affichent nettement en hausse vers la France ces dernières semaines, le responsable de la communication estime que la compagnie ne fait que s'adapter à «la loi de l'offre et de la demande». Les prix s'orientent obligatoirement à la hausse, selon lui, face à une demande très forte et un choix de vols rétréci, suite à l'arrêt de l'activité d'Aigle Azur. Plus globalement, Air Algérie poursuit, selon M. Andaloussi, «des objectifs d'amélioration de la qualité de service et des tarifs, pour faire face à la concurrence très rude». Air Algérie aura-t-elle les moyens de faire face à la concurrence qui s'intensifie sur son marché avec la disparition d'Aigle Azur ? Pourra-t-elle aisément s'adjoindre de nouveaux créneaux horaires, alors qu'une stratégie plutôt «agressive» de prise en main des parts de marché d'Aigle Azur se met en place en France ? En effet, Air France, qui détient 8% du trafic aérien vers l'Algérie, lorgne – à travers la compagnie principale mais aussi ses filiales low- cost – sur la reprise des 28% de parts de marché d'Aigle Azur. Ainsi, selon Air journal, la compagnie française a déjà demandé des droits de trafic vers l'Algérie. «C'est un marché qui nous intéresse, à la fois pour Air France et pour Transavia», a récemment déclaré Anne Rigail, directrice générale d'Air France. «Nous avons déjà des routes au départ de Nantes et Lyon vers l'Algérie, donc Transavia se positionnera pour obtenir ces droits de trafic des autorités.» Pour sa part, la PDG de Transavia France, Nathalie Stubler, a annoncé, selon la presse française, que la low cost du groupe Air France-KLM compte bien reprendre les destinations moyen-courriers desservies par la compagnie en faillite Aigle Azur. Selon Air journal, une autre compagnie française, ASL Airlines, qui assure déjà une liaison Paris-Alger au départ de Paris-Charles-de-Gaulle, et aussi les liaisons Bordeaux-Oran et Perpignan-Oran, a également déclaré son fort intérêt pour ce marché algérien.«Nous ne voulons pas avoir des miettes. ASL constitue une véritable alternative au groupe Air France», a souligné son PDG, Jean-François Dominiak. Par ailleurs, la low cost espagnole Vueling, qui exploite une liaison Marseille-Alger, est aussi sur les rangs, précise le jounal. Il est à savoir que suite à la liquidation de la compagnie Aigle Azur avec arrêt de toutes les activités, ce sont 1150 salariés qui se retrouvent au chômage, dont 350 employés en Algérie.