Les grèves cycliques qu'a vécues le secteur de l'éducation, les rattrapages à la hâte et le bâclage de l'année scolaire pèseront de tout leur poids sur le moral des élèves qui n'ont d'ailleurs pas cessé d'alerter la tutelle sur les répercussions pédagogiques d'une cacophonie dont ils ne sont pas responsables. En effet, le ministère de l'Education nationale a publié la liste des programmes des six filières du bac, concernées par l'examen pour ne pas encombrer les candidats de révisions inutiles. Une commission a été installée dans chaque wilaya pour suivre l'évolution des programmes. Décision finale : fixer les programmes de référence lors de l'élaboration des sujets d'examen par l'Office national des examens et des concours (ONEC). Ces mesures, prises par le ministère de l'Education, répondent-elles aux normes pédagogiques ? De l'avis de certains spécialistes à l'instar de Mouhoub Harouche, pédagogue et ancien inspecteur d'arabe qui a déclaré dans les colonnes d'El Watan (édition du 11 mars 2010) que la démarche adoptée par le ministère de l'Education nationale ne mène nulle part. Cet expert n'a pas manqué d'évoquer la surcharge caractérisant les contenus pédagogiques. La suppression d'une partie du programme qui n'est réellement qu'une continuité, ne pourrait que compromettre le cursus scolaire de ces élèves qui continuent à subir les répercussions d'une année scolaire perturbée. Priver un élève d'une partie d'un savoir qui sert de base pour les cours à venir est-il réellement une solution ? En plus des programmes mal conçus, comme le déplorent la plupart des enseignants, les élèves vont, en effet, subir encore une fois, les conséquences de la mauvaise gestion d'un mouvement de protestation cyclique. La norme requise pour valider l'année scolaire est généralement de 35 semaines d'études. La répartition des leçons d'une manière progressive, l'évaluation formative et les vacances sont les principaux facteurs qui définissent un bon apprentissage. Néanmoins, sur le terrain, le respect de cette norme demeure utopique. Les cours accélérés, des polycopies distribuées remplaçant l'explication de l'enseignant et la limitation du programme peuvent servir à éviter le spectre d'une année blanche mais restent des méthodes « pédagogiques » inappropriées pour l'assimilation des programmes. Quelles conséquences aura cette situation sur les résultats du baccalauréat ? L'année 2009, le taux de réussite avait atteint 47%, la majorité dans les filières techniques et littéraires.