Dans son rapport de suivi de la situation économique d'octobre 2019, l'institution financière internationale indique que «la croissance du PIB a atteint 1,5% en 2018, contre 1,4% l'année précédente, et s'est maintenue à 1,5% au premier trimestre de 2019». Le diagnostic et l'analyse faits par la Banque mondiale (BM) et sur l'économie algérienne et ses perspectives sont sombres. Dans son rapport de suivi de la situation économique d'octobre 2019, parvenu à notre rédaction, l'institution financière internationale indique que «la croissance du PIB a atteint 1,5% en 2018, contre 1,4% l'année précédente, et s'est maintenue à 1,5% au premier trimestre de 2019». Dans le secteur des hydrocarbures, la croissance, souligne la même source, «a été lente, l'activité économique s'étant contractée de 6,5% et 7,7% en 2018 et au premier trimestre de 2019, respectivement, contrecarrant en partie les effets de la légère augmentation de la croissance hors hydrocarbures de 3,4% et 3,9% en 2018 et au premier trimestre de 2019, respectivement». Sur le plan sectoriel, constate la Banque mondiale, «les secteurs des services commerciaux, de l'industrie, de la construction et des travaux publics et de l'agriculture continuent de stimuler la croissance hors hydrocarbures, qui a atteint 5,6%, 4,6%, 3% et 2,7% au premier trimestre 2019, respectivement». «L'incertitude politique devrait entraîner un ralentissement du secteur hors hydrocarbures en 2019», estime par ailleurs l'institution de Bretton Woods, pour qui l'arrestation «des dirigeants d'entreprises de divers secteurs dans le cadre d'enquêtes sur des affaires de corruption a eu pour effet de perturber l'économie en raison de changements soudains dans la direction et la supervision de ces entreprises». «L'incertitude plane sur les investissements», soutient le rapport de suivi de la situation économique de l'institution financière internationale. Selon cette dernière, «dans le secteur des hydrocarbures, l'incertitude politique atténuera, également, l'espoir d'une augmentation de la production, la révision de la loi sur la fiscalité des hydrocarbures étant retardée». En conséquence, souligne la Banque mondiale, «la croissance du PIB devrait se ralentir à 1,3% en 2019». Il y a vraiment de quoi s'inquiéter sur les perspectives de l'économie nationale qui traverse une crise sans précédent. L'institution de Bretton Woods affirme que «la période préélectorale risque également de retarder davantage le processus d'assainissement budgétaire programmé pour 2019, aggravant le déficit budgétaire à 12,1% du PIB et augmentant le risque d'un ajustement plus brutal à l'avenir». Au le plan extérieur, la Banque mondiale considère que «le déficit du compte courant devrait se creuser pour atteindre 8,1% du PIB, principalement en raison d'un déficit commercial nettement plus important». «La découverte récente d'un nouveau champ gazier laisse entrevoir un rebond de la production et des exportations de gaz, mais uniquement à moyen terme, et ce, seulement si le cadre d'investissement dans les hydrocarbures s'y prête», prévoit le rapport de l'institution financière internationale. A court terme, il n'y a donc aucun espoir de reprise. Peut-être même à partir de l'année prochaine. Ce qui a d'ailleurs amené le gouvernement algérien à envisager l'option de l'endettement extérieur. L'aggravation de la situation économique n'est pas une vue de l'esprit. Et le recours aux financements extérieurs se dessine comme une fatalité pour un pays dévasté par une gouvernance chaotique d'un pouvoir «assis» sur la corruption, le clientélisme et l'incompétence. Qui en payera les frais ? La facture s'avérera très onéreuse pour les Algériens qui seront appelés en effet à subir les effets de réformes économiques inévitables. En recevant la semaine dernière une délégation du Groupe de la Banque mondiale, conduite par Jesko Hentschel, nouveau Directeur des Opérations pour le Maghreb et Malte auprès de cette institution, en compagnie du responsable du bureau de la Société financière internationale, une des cinq institutions du Groupe de la Banque mondiale, le ministre des Finances, Mohamed Loukal, a signifié et réitéré à son hôte «l'engagement de l'Algérie dans la conduite des réformes structurelles». Et les réformes que prévoit le gouvernement risquent, selon le dernier rapport de la Banque mondiale, d'être «brutales».