La position du FCE dans la sphère économique a pris un sérieux coup après le retrait des chefs d'entreprise publique sur instruction du Premier ministre. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) tiendra son assemblée générale ordinaire le 17 juin. L'ordre du jour ne prévoit aucun changement notable du moins pour le statut de cette association des patrons qui se veut un cercle de réflexion. Sa position dans la sphère économique a pris un sérieux coup après le retrait des chefs d'entreprise publique sur instruction du Premier ministre. Une source proche de cette organisation a indiqué qu'outre la présentation du bilan moral et financier, cette AG non élective sera l'occasion d'apporter « des modifications au règlement intérieur ». Le statut général restera donc inchangé. « La plupart des membres sont pour le maintien du statut actuel », ajoute la même source, qui a requis l'anonymat. Ce n'est pourtant pas le cas de Slim Othmani, président-directeur général de la société Nouvelle conserverie algérienne (NCA) et candidat malheureux à la présidence du FCE qu'occupe son rival, Rédha Hamiani. « Le statut du FCE pose problème. Le forum pouvait contribuer à la réflexion économique dans un cadre organisé, mais il n'est pas un think-tank, ni un syndicat des patrons. On paye le poids de cette indécision », estime-t-il d'emblée, en précisant qu'il s'exprime en son nom personnel. « Personnellement, j'aurai souhaité que le FCE devienne un syndicat des patrons. » Selon lui, le départ des patrons du secteur public est certes « considéré comme une sanction, mais n'a pas pour autant vidé le FCE de sa substance », a-t-il noté, tout en reconnaissant que les entreprises publiques représentent un chiffre d'affaires important. « Elles n'étaient pas très impliquées dans le forum », fera-t-il remarquer. Pour lui, ce retrait conjoint de plusieurs représentants d'entreprise publique a été décidé dans la précipitation. « J'aurais aimé qu'il y ait de la part des patrons des entreprises publiques moins d'émotionnel dans la prise de décision », a-t-il plaidé. Des leçons doivent être retenues de cet incident, a-t-il signifié. M. Othmani estime que l'une des erreurs du FCE est d'être resté à l'écart de certains événements importants dans la vie économique du pays. « Le Forum a raté quelques occasions sur le plan de la communication en s'abstenant par exemple de participer aux tripartites et au comité ad-hoc du Conseil national économique et social (CNES) », a-t-il dit à ce propos. « Même en interne, on n'est pas très content du statut du forum », a-t-il soutenu. Le FCE est supplanté par des organisations de moindre envergure, mais qui se sont imposées comme des interlocuteurs incontournables du gouvernement. M. Othmani soulignera d'ailleurs que le Forum est également confronté à un problème de représentativité. « Nous comptons 300 membres alors qu'il existe en Algérie environ 35 000 entreprises à l'échelle nationale toutes tailles et tous secteurs confondus », a-t-il observé. Le PDG de NCA préconise une réunion des membres dans le cadre des instances du FCE afin de discuter et « de lui donner un nouveau souffle ».