Après le coup qu'il a reçu de ses adhérents du secteur public, le Forum des chefs d'entreprise ( FCE) semble déterminer à inscrire dans la durée ses positions. La plus importante organisation patronale en Algérie, faut-il le rappeler, a été désertée par les plus importantes entreprises publiques qui représentent le gros de ses adhérents en termes de chiffre d'affaires, au début du mois en cours. La cause : officiellement, les démissionnaires reprochent au président du FCE de prendre des décisions sans concertation des membres de l'organisation et d'entretenir une certaine discrimination entre les entreprises privées et publiques. Mais, les observateurs de la scène politique et économique nationale, renvoient cette décision aux critiques formulées par le président du FCE, M. Réda Hamiani, à l'égard de la politique économique en général et les récentes mesures prises par les pouvoirs publics contenues dans la LFC2009 qui mettent à genoux les producteurs activant en Algérie. Vraisemblablement, le choix de Réda Hamiani a été porté sur l'option de maintenir le FCE dans son rôle de défenseur des entreprises algériennes. Selon une déclaration émanant de ce dernier, et reprise par le journal éléctronique TSA, le temps est à la mobilisation au sein de l'association patronale. En effet, dans cette lettre adressée mercredi 19 mai aux adhérents, il a été écrit : " En dépit de cet événement regrettable, nous ne dévierons pas de la ligne qui a été la notre et nous continuerons à persévérer dans nos efforts au bénéfice de l'entreprise algérienne, lieu de création de la richesse et fondement d'une économie forte et moderne. La décision de maintenir le cap de la revendication a été prise le 12 mai lors de la réunion du Conseil exécutif et de celui de l'orientation stratégique", a éxpliqué M. Hamiani. Ajoutant : " Nous devons continuer à mobiliser toute notre énergie pour assurer la croissance de notre économie en affirmant, à la fois, notre solidarité et notre engagement à relever les défis de l'heure ". Selon toute vraisemblance, le président du FCE veut mobiliser ses troupes, en prévision de l'assemblée générale ordinaire de son association, prévue en juin prochain, autour de la redéfinition du statut de l'organisation, d'une simple association de chefs d'entreprise en une vraie organisation syndicale du patronat. Il faut dire que la volonté affichée par la direction du FCE " de maintenir le cap de la revendication " ne peut être interprété autrement, que comme une invitation aux adhérents à s'organiser en syndicat, d'autant plus que l'idée de créer un syndicat du patronat a de tout temps taraudée les esprits des entrepreneurs algériens. Et le moment semble propice, vu les cris de détresse lancés par les entreprises de production. Ce qui conférerait une adhésion importante à cette idée des acteurs de la sphère économique nationale. Ainsi, l'échéance de juin prochain marquera un tournant décisif de l'organisation patronale, où il sera question de débattre de la situation qui prévaut aux sein des entreprises affiliées au FCE. Il sera également débattu, le retrait des patrons du secteur public de se retirer de l'organisation qui, rappelle-t-on, a été qualifié d'innatendu par M. Hamiani. " Il n'a été motivé par aucun incident particulier ni par aucun événement spécifique lié à la vie quotidienne du Forum des chefs d'entreprise", a-t-il estimé dans sa lettre.