La CCLS de Témouchent a essayé de vendre l'orge à moins de 1500 DA le quintal, soit le prix appliqué sur le marché informel, mais elle n'a pu trouver preneur. Celui qu'elle achète, et dont le prix est soutenu, elle le paie à 2500 DA le quintal ; ce qui ne peut manquer d'éveiller l'appétit des spéculateurs qui disposent de stocks invendus. Alors que l'on s'attend à la réédition de la moisson record de l'année passée, deux écueils se sont dressés dans la gestion de la campagne. Le premier concerne les capacités de stockage réduites à 700 000 quintaux du fait des stocks encore ensilés et d'une prévision de récolte estimée à 1 241 000 quintaux, soit un rendement variant entre 10 et 16 q/h. Pour l'heure, l'on est à 85 000 q livrés au niveau des 11 points de collecte des deux CCLS de la wilaya. Celle de l'est, à Hammam Bou Hadjar, où la récolte est précoce, le plein est en train d'être atteint au point qu'il a été nécessaire de louer des locaux de stockage de particuliers. Si à l'Est, l'on s'attend à ce que les moissons battages s'achèvent avant le 20 juin, pour l'Ouest l'on table pour 20 jours plus tard. La CCLS de Témouchent a été réduite à se faire livrer la récolte sur une aire à ciel ouvert près de ses docks pleins, une récolte qu'elle transporte à Aïn Tolba où existent des silos. Par ailleurs, selon le DSA, pour faire face à la pression, toutes les capacités de stockage existantes et jusque-là inutilisées vont être exploitées. Il sera même fait appel à celles des wilayas avoisinantes. Marché parallèle Le deuxième obstacle est plus paradoxal puisque les CCLS, qui se plaignaient, des décennies durant, de voir les récoltes leur échapper au profit du marché parallèle, s'inquiètent que toutes les quantités de céréales existantes ne lui soient livrées. En effet, il s'avère que, sur le marché informel, le prix de l'orge est à moins de 1500Da/ le quintal puisqu'elle-même a essayé d'en vendre à ce prix mais n'a pu trouver preneur. Or, celui qu'elle achète, et dont le prix est soutenu, elle le paie à 2500DA le quintal ; ce qui ne peut manquer d'éveiller l'appétit des spéculateurs qui disposent de stocks invendus. La tentation va être même très forte puisque plus de la moitié de la récolte attendue en céréales, soit 57 300q, est constituée d'orge, ce qui va pénaliser les spéculateurs qui vont devoir supporter des frais supplémentaires de stockage de leur orge qui demeurera invendu. Aussi, tout céréalier qui se présente au niveau des CCLS est-il tenu de présenter une déclaration d'emblavure enregistrée par sa commune ou une attestation délivrée par la subdivision de la DSA dont il relève. Cela annihilera-t-il véritablement la spéculation qui a jusque-là sévi ?