C'est ce qui a été constaté vendredi dernier au marché aux bestiaux de Tamlouka (wilaya de Guelma), lieu de rencontre des maquignons de la région et des environs d'Oum El Bouaghi et de Constantine. En effet, le mouton qui, l'année dernière, faisait 27 000 DA est cédé à 23 000 DA, l'agneau de 18 000 DA à 15 000, voire 16 000 DA, malgré une légère hausse à l'approche de l'Aïd El Adha. Certains bouchers trouvent le marché “bon”, l'agneau gras garde la cote. Les raisons de ce recul, par rapport à l'année dernière, sont les fortes précipitations, puis l'absence de pluie depuis six mois ayant entraîné une sécheresse des espaces de pacage. Cela a mis l'éleveur devant le fait accompli : débourser de sa poche pour nourrir son cheptel. “Nous devons nourrir les bêtes pendant tout l'hiver jusqu'au printemps, c'est la période des grosses consommations en fourrages et aliments”, déclare un éleveur. Il est à noter que, lors des moissons de l'été dernier, la majorité des agriculteurs a préféré vendre sa production d'orge sur le marché parallèle entre 1 800 et 2 000 DA le quintal et au comptant qu'à la CCLS qui l'achète à 1 400 DA avec un règlement souvent tardif, d'où la spéculation connue en automne. Signalons au passage que plusieurs agriculteurs se sont tournés vers la culture de l'orge en raison de son rendements et de sa rentabilité. Malgré les quantités d'orge de consommation mises à la disposition des agriculteurs, par la CCLS à 1 400 DA le quintal, la demande demeure forte. Le quintal de son est à 1 300 DA, alors que la botte de paille a dépassé les 200 DA. C'est dire les difficultés que connaissent les agriculteurs en ce moment où l'argent manque, campagne labours-semailles oblige. Le fait de s'autofinancer par la vente d'une partie du cheptel pour pouvoir alimenter le reste influe sur le cours du marché, ce qui conduit à l'augmentation de l'offre au grand bonheur du client. Cela étant, les éleveurs, qui ont l'habitude de procéder à l'engraissement des mois avant l'Aïd El Adha, ont beaucoup dépensé cette année. l'un d'eux nous dira : “Ceux qui ont acheté à bon prix en été s'en sortent très bien, tandis que ceux qui ont acheté il y a deux mois entreront tout juste dans leurs frais.” B. Nassir