En 1983, Luc Besson a failli mettre les clefs sous le paillasson en raison de son obsession à réaliser un film curieux : Le dernier combat, son premier long métrage, projeté mardi soir à Annaba dans le cadre du « Cinéma sous les étoiles » dans la cour de l'ex-Lycée Pierre et Marie Curie. Annaba De notre envoyé spécial C'est une œuvre presque oubliée de la filmographie de Luc Besson pourtant primée par les festivals d'Avoriaz et de Bruxelles. En noir et blanc, le film raconte l'histoire d'un groupe d'humains après une explosion nucléaire. Sentier battu, diriez-vous, pour le genre anticipation mais le film de Luc Besson, co écrit avec Pierre Jolivet, montre que l'homme est le pire ennemi de l'homme. La bombe atomique n'a été fabriquée ni par les ours ni par les vaches ni par les pigeons ! C'est bien l'homme intelligent qu'il a fait pour tuer d'autres humains et tout ce qui bouge sur terre. Hiroshima est là pour rappeler que « des gens civilisées » avaient largué un engin nucléaire sur des civils désarmés. Aucun des responsables de ce massacre n'a rendu compte de son acte devant la justice des hommes et devant l'Histoire. Aujourd'hui, des « donneurs de leçons », tout aussi « civilisés », veulent convaincre la planète bleue et le reste de la galaxie que le danger est ailleurs et qu'eux n'y sont pour rien dans la course à l'armement. Non, ils n'y sont pour rien même si ce qui est appelé le « Conseil de sécurité » de l'ONU n'est, tout compte fait, qu'un petit club nucléaire ! Dans Le dernier combat, les hommes s'entretuent et les plus forts asservissent les plus faibles. Aucune différence avec le monde réel. L'anticipation n'est donc pas un genre mineur ni dans le cinéma ni dans la littérature. Avatar de James Cameron, qui s'inscrit dans le même registre de l'expression artistique et qui est un succès planétaire, n'a-t-il pas mis à nu l'égoïsme et l'agressivité de l'homme blanc qui veut toujours dominer les autres ? Ce n'est pas par hasard que dans l'œuvre de James Cameron la communauté des Na'Vi a la peau bleue et vit sur des terres suspendues. Après Le dernier combat, Luc Besson est passé à l'univers des bas fonds et des marginaux avec Subway, un drame qui se déroule dans les stations de métro de Paris. Sur terre, sous terre ou dans les airs, l'homme reste le même, arrogant et « haggar » ! Ce film, qui a exigé une écriture collective de quatre scénaristes et la présence d'acteurs tels que Christophe Lambert et Isabelle Adjani, a eu trois césars dont celui du meilleur décor. Pourtant ce n'est pas le grand succès pour Luc Besson. La consécration populaire viendra avec l'inoubliable Le Grand bleu, qui lancé la carrière de l'acteur Jean Réno, avec Nikita et avec Léon, des thrillers urbains, entre le policier et l'espionnage. Cependant, Luc Besson n'a pas résisté longtemps à la tentation de revenir à la science-fiction avec Le cinquième élément, sorti en 1997. Le réalisateur-producteur vient à peine de sortir en Europe, Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-sec, inspiré de la bande dessinée de Jacques Tardi. Un film dans le genre fantastique qui met en vedette un acteur, fort apprécié par le star-system actuellement, Mathieu Amalric. Suivant une tendance à la mode, Luc Besson s'est lancé également dans le film d'animation avec la saga d'Arthur. Arthur et la guerre des deux mondes sortira à la fin de cette année. Les films d'animations à la Dreamworks réalisent actuellement des records d'audience en Europe, aux Amériques et en Asie. En 2009, L'âge de glace 3 a été le film le plus vu en France. L'œuvre de Carlos Saldanha et de Mike Thurmeier, qui raconte l'histoire d'un mamouth (qui a disparu de la face de la terre), d'un tigre et d'un paresseux, est, en fait, une métaphore sur le monde moderne. Le réchauffement de la planète, supposé ou avéré, ressemble, à s'y méprendre, et d'une certaine manière, à la fin de l'ère glaciaire ne serait-ce que dans la modification des flux océaniques, signe du début de l'apocalypse puisque les espèces commencent à disparaître…