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Contribution : L'avenir de la patrie algérienne
Publié dans El Watan le 04 - 11 - 2019

L'Algérie fait face, depuis le 22 février 2019, à la construction d'un nouveau rapport de force entre les tenants du pouvoir et les marcheurs dans le «hirak». Les tenants du pouvoir appellent à une élection présidentielle dans «les meilleurs délais» qu'ils croient concrétiser le 12 décembre 2019. On se trouve ainsi dans les conditions d'un 5e mandat sans le candidat habituel. Les marcheurs dans le «hirak» appellent au changement du système de gouvernance et ne se contenteront pas de changement de personnes.
Effectivement, le système de gouvernance qui, après une aisance financière exceptionnellement favorable et sans contre-pouvoir effectif dans ses prises de décisions, a mené le pays dans la situation de crise multidimensionnelle actuelle, ne pourrait être celui qui trouverait la solution à cette crise. D'où l'inéluctabilité du changement, comme nous allons le démontrer à partir d'instruments d'analyse scientifiques et rigoureux.
La mauvaise gouvernance du système actuel a mené à des maux dans la société, dans le système de pouvoir et les institutions de l'Etat, ainsi que dans l'économie. La société souffre de cinq maux : la perte de la morale collective ; la violence qui devient l'instrument privilégié de règlement de conflits entre les individus, entre les groupes d'individus et même entre les groupes d'individus et l'Etat ; la corruption généralisée ; l'individualisme «Akhti rassy» et le fatalisme «Allah ghaleb». Ajoutez à cela les effets négatifs de quelques instruments des réseaux sociaux. Le système de pouvoir se décrit par trois caractéristiques : l'autoritarisme, le patrimonialisme et le paternalisme.
En plus de ces trois caractéristiques du système de pouvoir, il faut prendre en considération la rente et la prédation dans l'utilisation de la rente ; ce qui mène vers un Etat déliquescent. La situation économique deviendra de plus en plus inquiétante dans les plus brefs délais, passant de la pénurie de moyens de financement actuelle, à la pénurie de produits de consommation dans un proche avenir.
La facture des importations est passée de 12 milliards de dollars en 2001 à 68 milliards en 2014 ; alors que les recettes des exportations sont tombées de 63 milliards de dollars en 2013 à 27 milliards en 2016, impliquant un important déficit de la balance commerciale, financé par les ponctions sur le stock de réserves de change. De même qu'un déficit budgétaire financé par la création monétaire. Au-delà de 2022, ce sera l'épuisement du stock de réserves de change avec une réduction notable des importations et l'inflation galopante en conséquence de la pénurie de produits de consommation et le financement monétaire du déficit du budget de l'Etat.
Après plus de huit mois de mobilisation remarquable et remarquée dans le monde entier, le hirak est venu à bout des cinq maladies dans la société, au moins pendant les marches. C'est là un résultat positif important qu'il faut mettre à l'actif du hirak. De même qu'il est venu à bout de l'autoritarisme et du paternalisme qui caractérisaient le système de pouvoir jusqu'alors. Le hirak est à féliciter et à encourager dans sa continuité au service d'une Algérie meilleure.
Il faut bien considérer qu'une population, qui a vécu une période de privation des libertés, a besoin d'un moment d'apprentissage pour exprimer sainement ses choix dans les urnes. Ce qui nécessite une période de transition pour le changement du système de gouvernance. Que faire pendant la période de transition ? Je propose au débat une architecture d'une transition démocratique en trois phases : l'endiguement de la crise, en premier lieu, l'achèvement de la transition, ensuite, et la consolidation de la démocratie, enfin.
L'endiguement de la crise
Elle consiste à établir un début de confiance entre la population et les nouveaux dirigeants de la transition. Il s'agira alors :
d'assurer la liberté de la presse, c'est-à-dire la liberté d'expression avec la liberté et la qualité de l'information ;
ouvrir un débat le plus large possible, en mobilisant les médias lourds (TV et radios) pour cette mission ;
la mise en place d'un vaste programme de bonne gouvernance, basée sur la participation égale et le traitement égal de tous les citoyens, chacun dans son domaine de prédilection, ainsi que la transparence et l'imputabilité ;
la refondation des administrations, l'administration judiciaire, notamment ;
la refondation de l'école et du système sanitaire ;
la refondation de l'économie ;
la promotion des compétences nationales ;
l'éducation citoyenne ;
les politiques sectorielles : agriculture, tourisme, industrie, énergies, etc.
Ecrire les feuilles de route pour les différents dossiers de la transition.
L'achèvement de la transition
La transition est achevée lorsque l'on aboutit à un système démocratique assis sur un multipartisme stable et efficace, garantissant l'alternance au pouvoir. Il s'agit par conséquent, essentiellement, de définir les règles qui régissent le fonctionnement des institutions de l'Etat et les canaux et les conditions d'accès à ces structures. Il faut tirer les leçons des erreurs des gouvernants précédents lorsqu'ils se sont attelés à changer les normes et les procédures par les textes, sans aboutir à la modification des comportements politiques.
Par exemple, la révision de la Constitution dans cette étape peut s'avérer inefficace. Elle doit être le couronnement d'un comportement de fait. La gestion de la transition est difficile, parce que ce sont les rapports de forces qui déterminent la nature du changement, au moment même où il est difficile d'évaluer les forces en présence.
La consolidation de la démocratie
Alors que la transition se caractérise par des conflits portant sur la nature et la forme des procédures et des normes et sur l'impact que celles-ci auront sur les comportements. Son achèvement se caractérise par la stabilité. Avec cette stabilité, le nouveau système démocratique doit être consolidé. La consolidation signifie la capacité du nouveau régime à prévenir les crises et à y faire face par sa stabilité et sa légitimité enracinée dans la société civile et dans l'économie. D'où la nécessité de passer par une période de transition avant l'organisation d'une élection présidentielle, afin de mener la patrie vers la sécurité, la stabilité et la prospérité.
Est-il raisonnable d'accepter cette situation de crise multidimensionnelle pour un peuple qui a sacrifié plus du dixième (1/10e) de sa population dans sa guerre d'indépendance nationale, plus du sixième (1/6e) de sa population dans sa résistance à l'envahisseur au XIXe siècle, qui a réalisé une des deux plus prestigieuses révolutions d'indépendance nationale durant la deuxième moitié du siècle dernier, avec la révolution vietnamienne, le pays le plus étendu d'Afrique, qui possède des ressources humaines importantes, des ressources naturelles diversifiées… ? La réponse à ces questions se trouve dans la conscience de ceux qui ont à cœur de sauvegarder la patrie.


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