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Pr Malika Allab-Yakerest. Présidente de l'Académie algérienne des sciences et technologies (AAST) : «La compétence de nos scientifiques est appréciée en dehors de nos frontières»
Mme Malika Allab-Yaker est présidente de l'AAST, professeur de physique et directrice de recherche en sciences nucléaires à l'USTHB de Bab Ezzouar. Elle a occupé les fonctions de secrétaire d'Etat chargée de la recherche scientifique et présidente du conseil d'administration du Commissariat à l'énergie atomique (COMENA). Elle est experte auprès de l'AIEA et de l'Unesco. Propos recueillis par Slim Sadki Cette première rencontre entre les Académies algérienne et française a mis les questions environnementales au centre de ses débats. Pourquoi ce choix ? En effet, il s'agit de la première rencontre scientifique que notre académie concrétise en collaboration avec une académie étrangère. D'autres actions similaires étaient inscrites dans notre programme depuis l'installation de notre institution fin 2015, mais des contraintes inhérentes au retard dans la validation de certains textes réglementaires devant régir son fonctionnement ont compromis leur concrétisation. De plus, le contexte actuel que traverse notre pays a impacté négativement la réalisation de nos objectifs. Cet événement est organisé sous l'égide du Groupe inter-académique pour le développement (GID) dont fait partie notre académie. L'ambition du GID est de mobiliser les savoirs au service d'un véritable co-développement euro-africain. Ce groupe a réussi, depuis sa création, à fédérer une communauté active de partenaires des pays d'Europe, de Méditerranée et d'Afrique. La question de l'environnement est devenue désormais une préoccupation majeure à travers le monde. Les citoyens ne sont plus de simples spectateurs et perçoivent maintenant directement les effets du changement climatique (canicules, inondations, perte de la biodiversité, …). Se pencher sur cette problématique est donc une priorité, aussi bien pour les scientifiques qui doivent analyser l'évolution du climat et ses conséquences écologiques, économiques et sociales et réfléchir aux solutions pour en atténuer les effets que pour les gouvernants à qui incombe la responsabilité de mettre en œuvre les stratégies arrêtées. L'AAST n'a pas le prolongement qui doit être le sien dans les établissements de recherche. N'est-ce pas problématique pour mettre en valeur les savoirs ? Les membres actuels et futurs de l'Académie ont tous un ancrage universitaire et/ou dans les centres de recherche. Ces personnalités scientifiques de très haut niveau ont pour responsabilité de dynamiser la vie scientifique nationale, mais également dans leurs établissements de rattachement et au-delà. Des initiatives individuelles ont déjà été concrétisées à travers des conférences et séminaires, et des initiatives nouvelles sont inscrites. Il faut cependant noter que de par sa jeunesse et la latence de la mise en œuvre de ses structures organiques et fonctionnelles, il est très difficile d'initier et de concrétiser des actions d'envergure qui engagent le devenir de la nation, malgré la bonne volonté et l'engagement inconditionnel de tous les membres académiciens. Comment aider notre pays à prendre la place qui lui revient dans le concert des nations ? L'Algérie possède des moyens humains et matériels très importants qu'il convient d'utiliser judicieusement et de valoriser pour assurer un mieux-être à nos populations. La compétence des scientifiques algériens, toutes disciplines confondues, est largement appréciée en dehors de nos frontières où savoir et connaissance constituent les bases du développement. Leur marginalisation dans leur propre pays favorise la régression observée dans notre environnement socio-économique qu'il convient de redresser dans les meilleurs délais.