Dimanche, les supporters algériens n'étaient pas seulement déçus par la contre-performance inattendue de nos Verts. Pretoria. De notre envoyé spécial A l'issue du match, ils étaient livrés à eux-mêmes à cause d'une désorganisation inqualifiable des responsables algériens chargés de l'opération.Partis à 7h de Pretoria à destination de Polokwane (280 km) dans une trentaine de bus, les supporters très animés, au bout de 3 heures 30 minutes de route, ont été déposés à 500 mètres du stade Peter Mokaba, avec pour consigne de se retrouver sur les mêmes lieux après le match. Curieusement, une fois sortis du stade, point d'autobus et personne pour les orienter. Paniqués dans un environnement hostile et ignorant la langue de Shakespeare pour la plupart d'entre eux, des jeunes et des moins jeunes ont eux le mauvais réflexe de chercher leur autobus selon leur intuition. Et ce qui n'arrangea guère les choses, des dizaines d'entre eux se sont engouffrés dans des cars, stationnés près du stade, croyant que c'étaient les leurs. Arrivés vers des destinations inconnues, alors qu'il faisait nuit noire (période hivernale au pays de Mandela oblige), nos supporters, complètement désorientés et apeurés, se sont résolus à faire le chemin inverse à pied. Au bout du compte et perdant tout espoir de se situer, certains prendront des moyens de transport en commun vers Pretoria avec des risques et à des prix très élevés. Vers 23h, ceux qui ont réussi à arriver à bon port, la cité Erika, n'ont pas hésité à exprimer leur colère en l'absence des organisateurs. Affamés, on leur signifiera que le semblant de dîner a été servi des heures auparavant. Mais le plus honteux, c'est que des supporters, sortis pour prendre une cuite, se feront chasser manu militari par la police de Hatfield Square. A leur retour à la cité, ils créeront une véritable pagaille. Demain, les milliers de supporters prendront la direction de Cape Town (1500 km) pour le match Algérie-Angleterre de vendredi et d'ores et déjà plusieurs ont juré de ne pas faire le déplacement, préférant regarder la confrontation à la télé à Pretoria. Est-ce l'effet de la déception et de la colère ? « Maintenant que nous avons tout perdu dans ce Mondial, on va faire du tourisme ! » disent-ils. A demain, peut-être…